serafina ❜ astrellame.

la beauté éphémère d'un amour calvaire. la difficulté éprouvée à faire naître l'être désiré. là voilà désormais, p r i n c e s s e.  l'ivresse bonheur, serafina sur toutes les lèvres prononcé; lueur espoir! poésie fantastique, poésie miracle.

les rêves bourgeonnent comme des roses sans épines encore.
délicates, chaque pétale dégoulinante de candeur.
prémices des fossettes qui finissent par creuser les joues, des rires qui fleurissent à la cour. avec maman, elle cueille des capucines. celles qui viendront embaumer toute la demeure : des vases dans les couloirs, et des pétales perdues sur le parquet. avec maman, elle cueille des notes de piano en écho, tapissant tout le quartier ; par des partitions discordantes, et des comptines qui courent encore les doigts. des mélopées qui résonneront à jamais. avec maman, elle cueille des sourires, et des il était une fois, dont elle ne connaîtra jamais la fin, s'assoupissant toujours avant que le prince n'embrasse sa promise.

senteur enivrante, des songes au goût de l'innocence, flottant comme un air de magie chez les solis.

angélique enfant, qu'elle grandit à la vitesse de la lumière, dans les prunelles extasiées de ses observateurs. les airs de sa mélodie enchante les alentours, tandis que la symphonies de ses expressions sont à jamais expressions de sa définition. elle est précieuse, la gamine attrapant les salutations divinations. les jours évolues, imagerie ne fait que s'améliorer aux yeux de la société.

serafina — fleur tropicale dont l’éclosion se fit avec précocité.
l’enfant se laissa façonner entre les mains expertes de ceux qui voulurent assez tôt que qu'elle se métamorphose en ce diamant dont la rareté émanait de sa maturité d’esprit ; déjà bien endurcie par l’ambition irriguant le moindre de ses organes vitaux. son innocence se noya dans les méandres de l’acharnement infligé à son organisme en pleine mutation ; car sa poitrine ne se gonfla plus sous ses inspirations arrogantes, elle prit délibérément du volume au même titre que ces autres courbes insoupçonnées, lui offrant généreusement une multitude d’armes contre le raisonnable & la droiture.

amère résilience à cette absence qui marque et, sans moral, retire à l'essence sa part d'apaisement. Petite elfe laissée en errance avec des prétendues chimères en croyance, elle virevolte dans le temps – prétend sans méprendre qu’elle se soustrait avec aisance de cette vie de famille empreinte d’harmonie quand, pourtant, un manque s’étend.

Ô qu'elle était belle dans ses bras ; Éternelle blessée, elle se reconstruisait sous la tendresse de celui qui la poussa volontairement dans la case abyssale de la relation toxique pour les années à venir.



serafina se taisait à chaque fois que cette main menaçait de nouveau de lui tomber dessus ; violent fracas ; l’épiderme arc-en-ciel camouflé sous des couches de laine et ces yeux pleureurs. La nourriture tournait dans les plats, maniée par ces baguettes métalliques sans qu'elle ne s'en nourrisse ne serait-ce qu’un peu — l'amincissant, ses côtes furent les premières crieuses quand ces poings robustes maltraitèrent l’amas de pleurs en quoi elle se transmuait durant ces vils passe-temps. Toutefois, elle s'en rendit rapidement compte : ses jérémiades dramatiques lui sonnèrent jouissives au creux de cette oreille ardemment attentive, jadis ; attisant les pulsions de ce bourreau qu'elle eu fini par fuir, le froissant comme si l’on soupira grossièrement les dernières notes d’un Bach avant de déguerpir. l’destin l'avait tuée — du moins  endolorie, lentement, puis finalement violemment. Au détour d’un camaïeu jaunâtre, sur ses pétales bien pâles d’une rose fanée, son être qu'elle cru éreinté de ses secousses folâtres, se tétanisa rien qu’à l’idée de régurgiter.

L’on ne put lui en vouloir bien longtemps de souhaiter mener à terme cette grossesse irréfléchie — lui étant hardiment impossible d’arrêter le processus de cette machine biologique / génétique qui marchait en elle. Pourtant, elle prévoit d'essayer de noyer l’image de cette vicieuse figure paternelle dans les eaux tièdes du déni.

serafina enlace les âmes, flâne les cœurs, embrasse les larmes. virevolte dans la brise et se dépose sur les myocardes comme des fragments de soleil éparpillés. des fleurs de cerisier, parfumant les allées. présent enchanté, grâce s'essoufflant des lèvres avec fierté. princesse se vêt d'ailes immaculées, de douceur auréolée, de perfection s'usant à l'ombre des rideaux rose bonbon. poupée porcelaine s'éparpille en morceaux, et camoufle derrière ses paumes blanches les griffures de ses propres déceptions. serafina rayonne et craint de s'étioler dans l'ombre. candeur déteint sur le rouge de ses pommettes et saupoudre des étoiles derrière les prunelles irisées. un soupçon d'amour comme pansement parce qu'elle est tant aimée, et des vagues cérulées, larmes le long de ses joues quand elle a peur de ne pas être assez.