shameless ft. rowan

mélodieuse est sa voix.
il récite les paroles pendant que ses doigts caressent les cordes de sa guitare blanche, elle, qui se contraste entièrement de ses habits sombres. la mélodie transporte les âmes, ça lui fait oublier l'anxiété qui lui collait à l'âme, qui se baladait comme un parasite avant qu'il ne se mette dans la peau du personnage ; ô, method tu n'es qu'un personnage sorti tout droit de son imagination, tu n'existes plus lorsque le masque est retiré. satirique, il se défait des normes et s'en fait un défi de ne jamais les atteindre. bizarre, il en devient un vrai mystère sur pattes pour ceux qui souhaitent dévoiler son identité et faire tomber le masque. mais, qui pourrait s'attendre à ce que cet homme blasphématoire soit également l'enfant aussi doux qu'un nuage ? ces nombreuses théories à s'en arracher les cheveux, les gens cherchent chaque détails qui pourraient dévoiler l'homme qui se cache derrière le masque… mais en deux ans, personne n'a réussi. et pour Rowan, cela est synonyme de succès. il ne souhaite pas qu'on sache son identité et il ne comprend certainement pas la raison pour laquelle certains se démènent pour mettre un visage derrière sa voix aux multiples octaves.

oh, mais c'est hilarant que de voir les théories.
il s'en fait un malin plaisir, eux, qui s'éloignent totalement de la vérité. de jours en jours. et c'est même devenu un petit jeu entre lui et ses musiciens, qui s'appelle ; who's behind the mask this time ? même si ce serait beaucoup moins hilarant que son visage finisse par apparaître sur les réseaux. l'enfant agite son corps, l'ondule au même rythme que les mélodies. et c'est uniquement après trente minutes de performance qu'il annonce la fin et remercie les spectateurs à maintes reprises, il quitte enfin la scène et prend refuge dans la loge… qui n'est pas aussi déserte qu'il l'aurait voulu. les échanges se font pourtant rapides et sont remplis de fausse gentillesse, what a fake world. et même si certains sont de petits artistes, l'hostilité se fait sentir à travers les mensonges qu'ils déblatèrent tous. c'est écœurant. ça balance des compliments de droite à gauche, ils donnent des avis non-désirés et qui le rend de plus en plus anxieux. vertiges, il y a la tête qui tourne. l'adrénaline se fait défaitiste face à l'anxiété qui revient l'enlacer et empoisonner son âme. mais, la salle se vide, peu à peu. les restants le saluent et partent, à leur tour, le laissant seul dans cette salle. il respire un bon coup et se permet d'aller défaire légèrement son haut, de boire une gorgée d'eau… la pression redescend enfin.

une voix éclate le silence.
les yeux s'écarquillent et le voilà qu'il se retourne, imaginant qu'un des artistes avait oublié quelque chose dans la loge. ô, qu'est-ce qu'il se trompait. c'est en observant l'homme qu'il réalise que ce n'est pas l'un de ses compères. non. c'était un parfait inconnu, quelqu'un dont il n'avait jamais entendu parlé. et même si ce dernier s'est exprimé, le masqué ne bouge pas et ne laisse pas un mot dépasser ses lèvres. les yeux voyagent de haut en bas, l'analyse en essayant de comprendre ce qu'il se passe. silence se fait lourd, pendant deux bonnes minutes. et Rowan bouge enfin, met ses mains devant son torse et un léger rire nerveux lui échappe. « Vous n'avez pas le droit d'être ici, monsieur. », la voix se fait hésitante, mais ferme à la fois. il n'est pas certain de son identité, mais, il n'est certainement pas heureux que les gardes aient laissés quelqu'un qui ne fait pas partie du staff entrer dans les loges. « Vous devriez vous en aller, un garde pourrait vous voir. », qu'il répond de nouveau. reste calme Rowan, tout ira bien. il ne réagirait sûrement pas aussi calmement si ce dernier l'avait chopé sans son masque.
  

et sans son masque, qui est-il ?
c’est une question qui le hante depuis qu’il a commencé sa carrière, depuis qu’il l’a tenu dans ses mains pour la première fois et qu’il l’a enfilé. Method est né ainsi. S’est persuadé que ce ne serait pas difficile à cacher, que les gens ne forceraient pas. quelle ironie. sa naïveté l’a encore emporté. les internautes cherchent à découvrir son identité mais, il sait que ce n’est pas une bonne idée qu’elle soit dévoilée. son masque, c’est toute son identité. le mystère est ce qui rend les choses plus excitantes. une question en particulier revient souvent, à chaque interviews : pourquoi le masque ? et ses réponses sont toujours différentes. jamais, non, jamais il viendra donner la réponse aussi facilement. il ne souhaite pas s’ouvrir ainsi, ne veut pas détruire l'image qu’il a confectionné de toutes pièces. et même si ses chansons sont une façon pour lui de s’échapper mentalement, l’enfant ne sera jamais sincère dans ses réponses. le mystère doit encore exister, pour le bien de l’histoire qu’il cherche à raconter. et son myocarde se serre dans sa poitrine, à l’entente de cette voix inconnue. le silence est pesant, le laisse entendre l’angoisse qui chuchote à son oreille. elle se délecte de la peur qui l’envahit, passe ses bras autour de sa taille pour l’enlacer afin de ne plus le quitter. garde ton calme, Rowan.

aux bras croisés et aux sourcils froncés.
sa réponse le déplait énormément. Rowan ne le connait pas et s’il en vient qu’il est une personne de haute importance, ce sera ironique. le masqué ne pourrait même pas deviner d’où il vient. à rester sur la défensive, parce que ça ne s’ouvre pas aux inconnus aussi facilement : les portes sont fermées à clés, au refus de commettre les même erreurs du passé. il sait, les gens n’ont pas toujours de bonnes intentions et il n’aimerait pas que sa carrière se retrouve sur un fil, bien qu’elle le soit à cause des métalleux élitistes qui cherchent à détruire ce qu’il a construit. ça recule pour venir s’appuyer sur la table qui se trouve derrière lui, à toujours avoir les bras croisés pour faire comprendre la barrière qu’il met entre lui et l’inconnu. et pourtant, ô, pourtant la question le surprend. bien même est-ce une question qu’on lui pose beaucoup trop souvent. encore une fois, le silence se fait roi pendant quelques instants. à se demander s’il devrait tout simplement répondre quelque chose de totalement stupide et pas du tout vrai. « Vous savez qu’une simple recherche sur Google et vous auriez eu votre réponse, au lieu de vous faufiler ici ? », à ne guère confondre avec de l’hostilité, Rowan cherche à garder son calme en faisant comme s’il n’était pas déstabilisé. à ravaler l’angoisse, à dégueuler les blagues. et puis, au grand nom du dramatisme, il soupire et hausse les épaules. « Vous voyez… Hm. Je porte le masque parce que c’est mon père qui l’a confectionné. », alors celle-là, il ne l’avait jamais faite. généralement, c’était des réponses encore plus dramatiques que ça et… « …Et je refuse de le retirer depuis qu’il est mort d’un tragique accident de voiture. », gros silence. Rowan, tu crois vraiment qu’il va avaler ton mensonge comme ça ? T’as l’air un peu trop sûr de toi là.