« Take a breath of nature » † Lysander & Erin

(#) par **Lysander Z. Bradshaw** Lun 25 Mar 2024 - 13:14

« Take a breath of nature »

Seattle - 28 avril 2024

Une belle journée à Seattle, encore. Bien que le temps fut un peu frais à l’aube, la lumière s’annonçait absolument parfaite. Je me sentais prêt à créer les prochaines images de ma série en cours. Dans ces cas-là, j’emmenais Fenrir avec moi, car la situation s’y prêtait totalement ; un shooting en forêt, effet nature sauvage. La journée allait démarrer, après un solide petit déjeuner ainsi qu’une bonne douche histoire de se mettre dans les meilleures dispositions possibles. J’avais opté pour enfiler un bon vieux pantalon de treillis, bien résistant, avec un simple tee-shirt gris en coton, un sweat-shirt noir et une paire de chaussures de trail, bref rien de bien dingue comme tenue. Je comptais me percher dans un arbre ou ce genre de choses, pour prendre quelques clichés, donc c’était aussi bien comme ça. Le meilleur moyen de faire mon travail efficacement, c'était de me mettre à l'aise.

Je pris le temps de vérifier mes affaires. Mon sac à dos professionnel était complet, les batteries de l’appareil chargées, les différents objectifs utiles embarqués. Deux gourdes d’eau, et le nécessaire pour Fen, qui m’observait depuis son tapis, la tête posée sur le sol comme un fichu chien battu. Il avait vite compris qu’il n’embarquait pas systématiquement avec moi lorsque je partais en déplacement avec le matériel professionnel. Il avait donc pris l'habitude de me faire ses yeux du chien malheureux pour me faire culpabiliser et me donner envie de l'embarquer. Des fois, ce n'était vraiment, mais alors vraiment pas possible. Mais pour ce matin, en tous cas, j’aurais l’occasion de l’emmener. La sortie en pleine nature lui ferait le plus grand bien. D'ailleurs il me servirait peut-être de modèle à un moment, en fonction de la lumière, ce pourrait être une idée. A voir sur le terrain, comme souvent.

C’est ainsi qu’il fut l’heure de quitter mon domicile, sac à dos chargé sur l'épaule, la laisse du chien dans la main. Il n’y avait même pas besoin de lui dire quoi que ce soit, le simple fait d’attraper sa laisse voulait tout dire, et il débarqua en trottinant pour venir se mettre quasiment collé à ma jambe. Il connaissait les conditions de sortie. C’est ainsi qu’on prit le chemin de la voiture. Je déposai mon sac à dos sur la banquette arrière, avant de faire monter le canidé dans le coffre et lui enfiler son harnais de transport qui était relié à sa sécurité de voiture, histoire qu'il soit un minimum protégé contre une éjection en cas d'accident, mais qu'il puisse également bouger et se mettre à son aise un minimum pendant le transport. Je pris ensuite la route jusqu’à l’adresse de ma partenaire de sortie du jour. J’étais un peu en avance en me garant devant, juste cinq minutes, après être passé chercher deux cafés à emporter pour la route. Je pris une seconde pour la prévenir de mon arrivée avant de régler le GPS, surtout histoire d’éviter les éventuels bouchons et parce que je ne connaissais pas par cœur le quartier dans lequel elle résidait. Nous avions un peu de route, et j'avais un certain nombre de clichés que j'espérais prendre avant de devoir prendre la route du retour puisque j'avais une deadline pour revenir à Seattle. Je voulais profiter de la lumière du matin entre les branches pour essayer quelques clichés. Lorsque je vis la jeune femme arriver, je me penchais par dessus le siège passager afin d'actionner la poignée et lui ouvrir la portière. Je n'étais pas le prince charmant, mais je me défendais quand je m'y mettais. Je lui servis un sourire, me gardant bien de me la jouer charmeur. Elle sortait d'une rupture visiblement douloureuse pour elle, je n'étais pas du tout du genre à profiter de ce genre de situation. J'étais plutôt là pour me poser en temps que soutien, ami si elle me considérait ainsi, enfin, pour être là pour elle et lui changer les idées, car c'était exactement ce qu'il lui fallait. Cette petite expédition en forêt ne pourrait que lui faire du bien.

« Salut, mademoiselle. Tu vas bien ? » Je tapotai les deux cafés. « Je nous ai pris du café pour la route. Prête ? »

(c) DΛNDELION