« Le temps d’un été » † Lysander & Jules

(#) par **Lysander Z. Bradshaw** Ven 5 Avr 2024 - 0:43

@Jules S. Dubois & @Lysander Z. Bradshaw

« Le temps d’un été »

Parfois, certaines choses n’étaient pas faites pour durer. Parce qu’on savait bien qu’il s’agissait d’une petite parenthèse, parce qu’on savait que cela n’avait pas outre mesure d’avenir, parce que c’était bien le temps que ça durait ; c’était doux et réconfortant, mais ce n’était tout simplement ni la vie, ni ce dont on rêvait. Jules avait été ce genre de parenthèse. Simplement le temps d’un été. Parce que c’était ce qu’il me fallait, à ce moment-là. L’échange avait été honnête. Nous savions tous les deux qu’il y aurait une fin à ce petit interlude. Je partais à la fin de l’été. Comme souvent, comme toujours même, je ne savais pas si je rentrerais, quand je rentrerais. Avoir quelqu’un pour m’attendre ne faisait pas partie de mes projets, pas maintenant que je pouvais enfin voler de mes propres ailes, sans l’ombre de mon grand-père planant au dessus de ma tête.

De cette relation, ne restait pas le moindre regret. Nous nous étions bien amusé, nous avions eu assez de tendresse pour combler le besoin de ce temps, et j’étais parti beaucoup plus léger, conscient que le français et moi étions en accord sur la finalité dès le début. À mon retour à Seattle, nous nous étions revus, mais en ayant déjà tourné cette page. Depuis, de temps en temps, nous nous croisions. C’était d’ailleurs dans cette optique, et sans la moindre arrière pensée, que j’avais proposé à Jules de se joindre à moi pour un café d’après-midi. Nous ne nous étions pas vus depuis longtemps, j’étais curieux de savoir comment il allait. Je lui avais donc proposé de venir à la maison, car j’avais pas mal de travail en prévision, alors la présence du jeune homme ne serait que mon agréable pause dans la journée. Je ne pouvais pas tant me permettre de perdre du temps en route.

J’avais fait appel à un pâtissier pour avoir quelques douceurs à grignoter. Je n’étais pas fin cuisinier bien loin de là, même, et même si je ne cherchais pas à mettre les petits plats dans les grands, comme il s’agissait de ma seule pause de la journée je préférais autant ne pas faire les choses à moitié. Alors du café, quelques mignardises pâtissières, un bon moment, un peu de calme. C’était sûrement ce qui me ferait le plus de bien avant de me remettre à l’ouvrage. Comme j’étais entre deux activités, j’étais habillé on ne peut plus simplement par rapport à d’autres fois, c’est-à-dire un jean des plus simples et un banal tee-shirt gris, mais c’était bien suffisant.

Je chassai finalement mes pensées qui tournaient beaucoup trop vite dans ma tête aujourd’hui. Je n’étais pas allé courir dans la matinée, ce qui pouvait peut-être expliquer cela ; j’avais beau être quelqu’un de posé dans ma vie de tous les jours, j’étais bouillonnant d’énergie la plupart du temps. Une sonnerie à la porte d’entrée mis fin à mes pensées en vadrouille, et je me dirigeais vers la porte pour ouvrir, un sourire ravi aux lèvres.

« Hello toi ! Entre, je t’en prie ! »

(c) DΛNDELION