Minho Lewis - And just take my heart out that'll make it better

Vous avez déjà essayé de faire reprendre une plante qui a été violemment été arrachée de son petit lopin de terre plein de cailloux? Et qu’en plus, on la replante dans un terreau plein d’engrais alors qu’elle a survécu dans son milieu un peu compliqué jusqu’à maintenant? Hé bien, elle va vous faire des difficultés, elle va avoir des hauts et des bas… Maintenant, imaginez qu’on parle d’un enfant… Compliqué, n’est ce pas? Minho a beau être né en septembre 2001, sa vie commença réellement le 9 juillet 2006, quand il rencontra ses parents adoptifs. Thomas et Helen Lewis, grosse fortune New Yorkaise qui n’avait jamais reussi à avoir d’enfants. Aucun des deux n’était coréen, du coup, pourquoi un petit garçon vivant à Séoul? Hé bien simplement car un couple d’amis, les Jones, sont coréens et leurs deux garçons étaient si beaux et bien élevés… L’indécence de la richesse… Il était assez grand pour ne pas avoir besoin de passer par la case emmerdante de la petite enfance mais pas assez vieux pour ne pas s’adapter à sa nouvelle vie… L’histoire raconte qu’ils se sont pas trop plantés sur la question, mais qu’une semaine après l’arrivée de Minho dans son nouveau palais (Non, on peut pas dire une maison quand il y a plusieurs salles de bain et un parcours de golf dans le jardin…), ils allaient chez les Jones quérir de l’aide pour fluidifier la communication… Non pas que le petit garçon ne comprenait pas ce qu’on voulait de lui, mais son côté têtu s’exprimait déjà et il ne parlait qu’en coréen, malgré qu’il ait eu des cours d’anglais depuis l’officialisation de son adoption, deux mois avant.

Rassurez vous, les choses se calmèrent. Ce qui avait créé le bordel premier, c’était l’incompréhension… Déjà qu’il n’avait aucun souvenir de ses parents biologiques, il n’avait pas compris ce qu’il se passait quand on avait bouleversé toute sa vie en quelques semaines… On le sortait de son début de culture, de sa langue… De sa construction primaire quoi… Ses premiers souvenirs, c’était dans un foyer pour enfants et là, d’un coup, il était propulsé dans un endroit de rêve ou il n’avait rien à faire, où il ne comprenait pas tout, où les choses étaient très différentes. Si l’incompréhension se calma, le sentiment de non-appartenance persista et ce n’est que plusieurs années après qu’il trouva une place. Lors de son 9 eme anniversaire, il vit apparaitre quelqu’un… comme lui. December. Ils s’étaient déjà croisés vaguement lors de l’arrivée de Minho, mais entre le choc de son intégration et le fait que December s’est fait enlevé deux mois plus tard, provoquant un retrait de la vie extérieure du petit garçon, les souvenirs étaient flous… Mais ce jour là, révélation. Pire que ça, il abandonna tout le petit monde autour pour rester avec December qui était dans son coin… Bon, il finit par le ramener auprès du monde pour le gateau, mais quand même! Et c’est comme ça qu’il intégra la vie du petit Jones, devenant son seul copain. Il a mis plusieurs années à comprendre le délire… Et déjà qu’il en faisait voir des vertes et des pas mûres à ses parents, ça ne s’améliora pas… Il aimait ses parents, sincèrement, mais souvent, ce sentiment d’être différent revenait et ça se calmait que quand il était avec December… Rien d’étonnant qu’il l’embarque dans sa “rébellion”... Autrement dit, il lui refilait du Stephen King et ça lisait Naruto en douce… Ca parait pas fou pour le commun des mortels de douze ans, mais pour eux, c’était très très loin des attentes qu’on avait d’eux… Et quand Minho eut sa voiture, les choses “empirèrent”. Il décida carrément de sortir December du manoir Jones. Pour aller au cinéma, faire du shopping ou manger au resto… Alors, attention, on parle de deux ados dont les parents gagnaient beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent… Du coup, on les trouvait pas dans n’importe quelle pizzeria bas de gamme… C’est compliqué d’être conscient de son privilège quand tout le monde vit dedans… Une fois, lors de leur dernière année de lycée, Minho a fait une folie, genre une vraie de vraie de fifou… Il a emmené Ember à Coney Island. Une fête foraine… et même qu’ils ont mangé une barbe à papa! La vraie dinguerie… Une réponse à la pression que la fin du lycée faisait peser sur ses épaules… Bon, du coup, il embarquait son meilleur ami dans ses conneries, mais c’était aussi pour lui qu’il faisait ça… Il vivait de plus en plus mal de le voir coincer entre quatre murs… Un manoir, c’était quand même une prison si on avait pas le droit d’en sortir… Leur entrée dans le monde universitaire marquerait un début de liberté pour son ami et il avait hâte autant qu’il craignait ce moment…

S’il craignait son entrée à Parsons, ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas faire d’études ou qu’il n’était pas travailleur, mais plutôt parce que ses parents ne lui avaient pas réellement laissé le choix de ce qu’il allait faire… Il avait pu décidé d’aller dans la même école que December, mais il avait du céder sur l’orientation. Ses parents étaient propriétaires d’un grand groupe de presse et d’édition et il était évident à leurs yeux que Minho prendrait place dans cet écosystème… Probablement comme chef d’édition dans un premier temps, avant de reprendre la gestion générale plus tard… Alors oui, il aimait les bouquins, les lire, les écrire aussi, petite passion secrète, mais il n’avait pas vraiment envie d’y vouer sa vie… En tout cas, pas dans la presse… Mais on avait décidé pour lui et c’était compliqué à accepter pour lui… Encore une fois, on le mettait à une place qu’il jugeait ne pas être la sienne… Comme un air de déjà vu quoi… Il l’acceptait néanmoins parce que c’était un moyen de partager la nouvelle liberté de December et malgré tout, il avait à coeur de rendre ses parents fiers de lui… Il ne se serait probablement pas posé toutes ces questions sans l’injustice que représentait l’enfermement de son meilleur ami… Dans son propre cas, la prison n’avait de barreaux que les limites qu’on lui mettait, mais ça n’en restait pas moins quelque chose de réel, bien qu’il puisse difficilement s’en plaindre vu la vie qu’il menait…

Comme attendu, les années Parsons furent peuplées de nouvelles découvertes mais aussi d’apparitions d’envies “dangereuses”... C’est en fevrier de leur première année qu’il formula pour la première fois à voix haute qu’il était dans un train infernal dont il n’avait pas pris de ticket mais dont il ne pouvait pas sauter en route… Il n’arrivait pas à se faire à ce choix parental qui l’emmenait vers une vie relativement ennuyeuse, bien qu’à l’abri… Pour sûr, pas besoin de craindre la vie quand on reste dans le giron sécurisé de sa propre richesse… Au fond, ça ne l’animait plus tant que ça et l’envie de découvrir autre chose finit par faire son chemin, petit à petit, au fil des mois et des conversations… Surtout qu’il n’était pas seul dans l’aventure… Le plan était bien ficelé. Finir leurs études en faisant des économies et… Se tirer. Loin de leurs parents. Loin de leurs obligations. Aller vivre l’aventure de la vie en ne comptant que sur eux même… December et Minho au pays de la réalité… Le diplome arriva, comme on l’attendait de lui et le jour du départ arriva aussi, comme on ne l’attendait pas. Seattle comme destination au début du mois de Décembre 2023. Pourquoi Seattle? Parce que c’était à l’autre bout du pays et que ça avait un parfum d’ailleurs qui les attiraient particulièrement… L’heure de quitter la prison était arrivée et il comptait bien en profiter!