(NICK) It takes a lot to get me angry, but when I am… I just can’t let go.

❝ Once upon a time…
Tout commence le 19 décembre 1978, dans la petite ville de Denver, au Colorado. Dernier enfant et garçon de Peter et Marnie Blasco, ces derniers ont monté une petite tribu composée de cinq enfants au total. Trois garçons, deux filles, de quoi passer une bonne enfance diriez-vous ? Et bien pas vraiment. Tes parents n’ont pas été malheureux, enfin, tu as beaucoup hérité des vêtements de Josh ou Ken, mais ils étaient encore nickel alors pourquoi les jeter ? Les repas du soir étaient tes préférés, car vous aviez tous la possibilité de parler. Du match de foot de l’ainé, en passant par le cours de danse de la dernière ou encore de ce que tu avais dessiné à l’école. Et si ton père bossait dans une société qui revendait de la neige, ta mère était une couturière hors pair. Pour ça que vos vêtements ont été passé d’enfant en enfant, étant à l’état proche du neuf, le mot-clé chez les Blasco a toujours été « aucun gâchis ».

(TW : Violence, harcèlement, racket) Pas facile d’être le dernier d’une famille que tout le monde qualifie un peu de « paysans ». C’est vrai que vous ne croulez pas sur l’or, que tu n’as pas eu le droit d’avoir la dernière Mega Drive, car vous avez réussi à choper le NES pour pas cher et que vous ne portez pas de marques, mais est-ce que tout ça t’aurait rendu plus heureux ? Peut-être, t’en sais rien. En tout cas, tu n’aurais pas commencé à te renfermer sur toi-même, ça, c’est clair. Puis, pourquoi on s’intéresserait à toi alors que tu n’as malheureusement rien à proposer ? T’as eu quelques amis, vous savez, ces gosses qu’on fuit comme la peste ? Et bien toi, tu traînais avec et t’as donc rapidement été considéré comme tel. Bien sûr Ken, ayant trois ans de plus que toi, veillais sur toi et à ce qu’il ne t’arrive rien, mais t’as jamais été le genre d’enfant qui se cache derrière sa famille pour se défendre. Même quand on t’en faisait voir de toutes les couleurs à l’école, tu ne disais rien à la maison, prenant sur toi en assurant à ta mère et à ton père que tout aller bien. Des fois, tu te recevais quelques coups de pieds sous la table de ton frère, qui lui savait ce qu’il se tramait, mais tu lui tirais la langue et passais à autre chose.

Du moins jusqu’à ce jour, où le lycée n’a pas eu d’autres choix que d’appeler tes parents. C’est ton père qui est venu, quittant le boulot plus tôt pour venir réparer ta bêtise. T’as immédiatement baissé le regard, conscient que ton père avait d’autres choses à faire que de venir ici. « Je vous demande pardon, mon fils a fait quoi ?! » entends-tu ton père redemander, haussant par la même occasion le ton. À côté de toi, se tient un de tes « camarades », un blond qui te dépasse d’une tête à l’aise et il a l’œil gonflé et un beau bleu au niveau de la joue droite. « M. Blasco, je vous invite à regarder le jeune David, il ne s’est pas fait ça tout seul… » Tu sens le regard de ton père sur ta personne et après quelques échanges avec ton conseiller d’orientation, la sentence tombe : tu es mis à pied pour une semaine, histoire de bien comprendre que frapper les autres, c’est mal. Une fois dans le taco qui vous sert de voiture, t’attaches ta ceinture et alors que ton père tourne les clés, tu le regardes, limite en larmes. « Je suis désolé papa. Il s’en prend à moi depuis le début de l’année, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, je ne recommencerais plus… » Le moteur démarre, mais vous ne bougez pas. « Pourquoi tu ne nous as rien dit ? Que ça soit à maman ou à moi-même ? » Il défait sa ceinture et t’attire dans ses bras. Tu fermes les yeux, pleurant légèrement alors que tu viens l’enlacer à ton tour. « Je ne voulais pas vous décevoir, être celui qui ramène des problèmes… On-On en a assez. » avoues-tu alors qu’il te relâche pour finalement venir ébouriffer tes cheveux. « Je fais l’impasse pour cette fois, mais petit un, tu me feras voir le coup que tu lui as mis car je suis impressionné. Et petit deux, tu sais que dès demain, tu viendras travailler avec moi, hm ? Ne crois pas que cette semaine de mise à pied sera des vacances… » Et c’est comme ça que ton paternel prends la route jusque chez vous, dans une ambiance rigolote mais aussi insouciante. T’es jeune, tu fais des erreurs, mais quelque chose te dit que ça ne sera pas la dernière.

(TW : Accident de voiture (mention)) C’est beau d’avoir dix-huit ans, mais encore plus de les avoir et en plus d’avoir obtenu son permis du premier coup. Pour ne pas changer les traditions familiales, t’as hérité de l’ancienne voiture de Josh, mieux que le taco que ton père avait à l’époque et suffisant pour toi traîner et aller postuler un peu partout en quête de boulot. Sauf que tu ne t’attendais pas à ce qu’en faisant une marche arrière, tu recules dans la voiture de quelqu’un. Première fois que tu prends le volant et tu causes déjà un accident : à quel moment le karma s’est-il dit que tu ferais un bon client ? Sortant de ton véhicule, tu cherches la personne du regard, une jeune femme, brune avec des lunettes. « Excusez-moi, c’est ma première fois et- » Tu n’as pas le temps de finir ta phrase qu’elle t’agresse d’un coup de sac. « Espèce d’abruti ! Vous ne pouvez pas regarder avant de reculer ?! Maintenant, je vais être en retard pour mon rendez-vous et je vais devoir prendre plus d’heures au boulot pour payer les réparations. SU-PER. » Si tu devrais te sentir vexé ou blessé, t’es surtout hypnotisée par la façon dont son visage est radieux quand elle s’énerve. La façon dont ses fossettes se démarquent quand elle fronce les sourcils. « Déjà, aoutch, ça fait mal, y a quoi dans votre sac, des briques ? » Massant ton crâne, tu finis par revenir de ton véhicule avec un constat. « Écoutez, c’est à cause de moi donc ce que je vous propose, c’est d’aller à votre rendez-vous, on fera le constat juste derrière. En gage de bonne foi, je vous donne mon permis, comme ça, je ne bouge pas d’ici, je vous attends. » Si elle semble hésiter au début, le fait que tu sortes ton permis de ta poche la fait se mordre la lèvre et elle le récupère avant de hocher la tête, vivement. « D’accord. J’en ai pour une heure. Heureusement que ce n’est que matériel… » lance-t-elle alors que tu remarques que seul son pare choc est touché. Elle n’aura que ça à changer contrairement à toi qui vas devoir envisager de changer ton feu arrière, la coque, mais aussi ton pare choc arrière.

Croyez-le ou pas, mais c’est comme ça qu’a démarré la plus belle histoire de toute ta vie. Après vous que vous vous êtes retrouvés pour remplir et signer le constat, vous avez échangés le numéro de vos parents, vous appelant une fois par semaine au début puis plusieurs fois par la suite. Un lien se créant, t’as finalement sauté le pas quand tu l’as invité au cinéma, l’embrassant quelques heures après. Puis les mois vont passer, vos familles, du même niveau social, vont alors se rencontrer. Et si au départ tout se passe bien, quand, quelques mois plus tard, Eve va t’annoncer être enceinte, ça va être un peu la douche froide. Déjà, car vous n’êtes ensemble que depuis trois mois, mais aussi, car la famille de la brune est assez pointilleuse. Si au début, ils veulent qu’elle abandonne son bébé, un autre ultimatum sera lancé : soit vous vous mariez et emménagez ensemble, soit Eve te quitte et abandonne votre futur enfant. Ne réfléchissant pas, vous choisissez la première option et c’est comme ça qu’en même pas cinq mois de relation vous voilà officiellement mariés.

Le déménagement se déroule sans encombre. Si Eve est fille unique, toi, qui a quatre frères et sœurs, dispose d’aide en tous genres. Si au début tout roule, tu vas vite comprendre que vos boulots ne vont pas suffire, surtout toi qui n’arrives pas à garder un job fixe plus de quelques mois. Les mois passent et finalement, vous donnez naissance à un beau garçon. Nommé Joshua comme ton ainé, tu te dis que rien que pour eux, il va falloir que tu te battes, que tu fasses encore mieux que ce que tu ne fais actuellement. Alors tu prends n’importe quel boulot qui s’offre à toi. Tu fais des heures supplémentaires et pendant quelques mois tout baigne, passer d’un job à un autre est même plutôt cool sauf que moins d’un an après la naissance de Joshua, Marnie pointe le bout de son nez. Là, tu ne peux plus juste faire n’importe quoi, il te faut un boulot fixe et c’est comme ça que tu vas commencer à bosser sur des chantiers, prenant les tâches qui viennent à toi pour ramener à manger et payer le toit à ton adorable famille.

Les années vont filer, ton poste te plaît, tes deux enfants grandissent et s’épanouissent comme il faut. Vous n’allez peut-être pas dans les magasins de luxe, préférant les brocantes et le fait de dénicher l’objet parfait (comme l’appareil photo pour Marnie, par exemple) ou encore dans les restaurants, mais quand vous allez au fast-food, ça a un sens à vos yeux et c’est là que, six ans après l’arrivée de Marnie, un bébé surprise fait son apparition. Si vos finances ne sont pas au plus haut, ça vous fait tellement plaisir de vous dire qu’une troisième bouille risque de voir le jour que tu vas simplement prendre un boulot en extra. Devenant livreur, ça va te permettre de bosser même quand tu n’es pas sur les chantiers. Et c’est donc quelques mois plus tard que Louisa fera son arrivée chez les Blasco, un foyer peu riche en argent, mais riche en amour et à tes yeux, c’est le plus important.

(TW : Maladie (leucémie), accident) Les années filent, Eve est même promue, obtient donc une meilleure paie et vos enfants grandissent. Joshua est le premier à prendre son envol puis rapidement sa sœur, Marnie, le suit et vous ne vous retrouvez plus qu’à trois. Tu as toujours aimé tes enfants de la même façon, mais quand, aux seize ans de Louisa, on vous annonce qu’elle est atteinte de leucémie, t’as l’impression que le monde s’effondre à nouveau. Après avoir perdu ta sœur avant qu’elle n’ait pu faire la connaissance de sa dernière nièce, ton frère il y a neuf ans, voilà que le sort s’acharne encore une fois sur les Blasco. Sur le coup, tu ne piges pas grand-chose, les idées trop embrouillés pour comprendre tout ce que le médecin vous annonce. Mais les jours passent et, alors que tu exécutes ton boulot comme tu as souvent l’habitude de le faire, un accident vient t’enfoncer encore plus dans le gouffre où tu t’es mis à l’annonce de la maladie de ta petite dernière. Alors que vous étiez en train de finir une toiture, tu ne sais plus comment, mais tu vois ton collègue percuter l’un de tes outils et tomber du haut de la future maison que vous étiez en train de construire. Heureusement pour lui, il ne s’en sort qu’avec quelques côtes fracturées, mais c’est une erreur grave et tu te retrouves licencié.

(TW : Suicide, pensées suicidaires) Tout s’enchaîne. Les frais d’hôpitaux coûtent une blinde, mais vous ne pouvez pas ne pas tout tenter pour offrir les meilleurs traitements à votre fille alors tu te replonges dans les petites annonces, enchaînant divers boulots pour te permettre de payer le tout, le salaire d’Eve ne suffisant pas à couvrir les frais et factures qui s’entassent petit à petit. Couvrant trois boulots différents, tu n’as pas réussi à remarquer la détresse de ta femme. Devenant l’ombre d’elle-même, tu n’as pas pu voir qu’elle s’était renfermée dans une bulle, qu’elle n’allait au boulot que quelques fois par-ci, par-là et c’est quand, un matin, tu revenais de ta nuit au fast-food du coin, que tu as compris. « Eve ? EVE ?! » T’as beau avoir appelé les secours, il était trop tard. Elle s’est retrouvée désemparée, désespérée et avalant bien trop de cachets pour son petit corps, elle a décidée de s’ôter la vie. Désormais seul à devoir gérer la leucémie de Louisa, l’ainé a tout simplement coupé les ponts, sans trop préciser le pourquoi. Comme si la vie n’était pas assez merdique, comment tu es censé continuer à vivre si au final tout le monde t’abandonne ?

Tu ne vas pas mentir, t’as songé à te suicider, une balle dans la tête et hop, problème réglé. Mais non, ayant trois gamins qui comptent sur toi, t’as tenté de relever la tête et quand Marnie est revenue vivre chez vous, ça t’a fait du bien. Elle te rappelle énormément Eve donc c’est parfois douloureux de la voir préparer à manger à ton réveil, mais sans elle, tu sais que Louisa n’aurait pas son traitement. Encore quatre ans à attendre, sans savoir si elle sera en rémission ou pas. Et il a fallu qu’à la fin de l’année 2021 ton père meurt d’un foutu cancer des poumons. Heureusement, vous êtes encore trois enfants pour vous occuper de ta mère à tour de rôle, mais tu n’as plus la patience, le temps ou l’envie. Par moment, t’es là, allongé sur ton lit, un oreiller dans les bras et tu pleures. Puis vient Marnie et tu redeviens le père fort qu’elle mérite d’avoir, blaguant, riant et mettant un masque pour ne pas qu’elle s’inquiète, mais tu sais que tout ça n’est pas une vie, que ça soit pour elle ou pour toi.

Et ça va faire depuis début 2023 que t’as trouvé un boulot au Coyote Ugly. Videur. Ce n’est pas le job de rêve, mais vu ta carrure les mecs réfléchissent à deux fois avant d’emmerder les filles qui sont là pour leurs petits plaisirs. Puis, mine de rien, ça paie mieux que de courir à trois endroits différents. Et ta patronne est conciliante, elle n’a pas bronché quand tu lui as demandé un jour de repos fixe pour pouvoir assurer les allers et retour à l’hôpital pour Louisa, ni que tu puisses alterner tes horaires d’une semaine à l’autre. Car ouais, ça paie bien, les collègues sont sympas, les clients un peu moins, mais malheureusement, tu croules sous les dettes, les factures n’arrêtent pas de venir… Quand tu en paies une, deux autres pop comme par magie.

C’est là que t’es tombé sur un coin insalubre de Seattle. Petit endroit où des personnes se disputent le podium le temps d’une course de voitures. Tout ça n’est pas légal, c’est aussi dangereux, mais tu t’es pris au jeu. Une fois, deux fois et quand t’as fini à la première place, un soir d’hiver, t’as vu là une façon de faire plaisir à ton entourage. Si ton fils ne t’a rien demandé, vu qu’il ne daigne plus t’adresser la parole depuis la perte de ta femme, t’as voulu acheter un appareil photo digne de ce nom pour Marnie. « Mais t’es fou ? Comment tu as fait pour acheter ça ? » Tu as vite évincé sa question, haussant les épaules alors que tu lui as simplement demandé de l’accepter, qu’elle méritait le meilleur. Comme sa sœur, à qui tu as acheté ce qu’elle désirait le plus à ce moment-là. Tu sais que cette année sera décisive, que vous en saurez plus sur l’état de ta dernière et ça te fout un coup pas possible. Alors tu tentes d’oublier en roulant, revenant parfois avec des bleus ou même une côte cassée, ou encore en essayant de reprendre ta vie en main… Mais ça ne fonctionne qu’un temps, tu ne sais pas de quoi demain sera fait, mais tu sais que tu n’abandonneras pas, pas tant que tu auras tes trois enfants dans ta vie.

(UNE) Tu viens d'une famille de cinq ans dont deux sont malheureusement morts. Tu as aussi perdu ton père et il ne te reste plus que ta mère dont vous vous occuper (avec ton frère et ta sœur) à tour de rôle. (DEUX) T'es un touche-à-tout, te débrouillant aussi bien en bricolage/mécanique, qu'en cuisine. Cependant tu n'as jamais été doué en mathématique, oui tu dois prendre une calculatrice pour faire des calculs dits simples par d'autres et alors ? (TROIS) Tu as toujours aimer conduire, même si le premier jour où t'as pris la route t'as causé un léger "accident" sur un parking (c'est là que tu as rencontré la femme de ta vie). Tu as ton permis voiture mais aussi poids lourds et moto même si tu n'as qu'une voiture, que tu retapes de temps en temps ou fout au garage quand les finances le permette. (QUATRE) T'as enchaîné bon nombres de boulots au fil de ta vie, passant de livreur à serveur ou encore mécano à ouvrier de chantiers... Fallait bien payer les factures et prendre soin de ta famille. (CINQ) Aimant l'adrénaline, t'as trouvé un coin plutôt sombre où se déroulent quelques courses automobiles illégales. Si au début tu le faisais pour le plaisir, très vite ce plaisir s'est associé à l'avidité de vouloir décrocher la première place pour empocher l'argent promis par les organisateurs. D'ailleurs tu t'es déjà cassé une côte en participant à ces courses, t'as souvent des bleus que tu tentes de couvrir comme tu le peux pour ne pas que tes filles s'inquiètent. (VRACS) Tu portes des lunettes... Du moins, quand tu n'oublies pas de les prendre ou les mettre sur ton nez ; Il peut t'arriver de fumer comme un pompier, comme ne pas fumer pendant des jours, pareil avec l'alcool. Tu peux te mettre facilement une cuite (même s'il faut beaucoup de verres pour que tu tombes) comme ne pas en boire une goutte pendant des semaines ; Ta voiture, que t'as acheté y a plus de dix ans, a entièrement été retapé par tes soins (vu que tu n'avais pas l'argent nécessaire pour la faire réparer au garage) et tu l'as appelé Eve, comme ta défunte femme ; Tu aimes beaucoup courir le matin ou encore boxer, ça t'aide à extérioriser tes émotions ; Tu es allergique aux arachides, si en petite quantité tu n'as "que" des crampes d'estomac/vomissements, en grand quantité tu peux en mourir puisque ta respiration se coupe ; Si la relation que tu entretiens avec tes filles est parfaite, ça l'est moins avec ton fils ainé. Ayant mal pris le décès de sa mère (et peut-être ayant marre de vivre comme des pauvres ?), il s'est tiré et ne pointe que très rarement son nez.