And now my life has changed in oh so many ways, my independence seems to vanish in the haze ~ Marnie

AVANT — L'argent ne fait pas le bonheur et c'est une devise qui a longtemps eu du sens pour les Blasco. Bien que les parents n'ont jamais eu la chance d'avoir un compte bancaire bien rempli, ils se sont toujours contentés des petits plaisirs simples de la vie, inculquant ces valeurs à leurs enfants dès qu'ils ont été en mesure de comprendre. Pas les dernières fringues à la mode ni les dernières consoles, les fast-food pour les occasions particulières contrairement aux restaurants, les étés passés au bord de la plage de Seattle plutôt que dans un pays étranger. Bien que souvent moquée pour son statut financier, Marnie n'a jamais envié les autres ou regretté d'être une Blasco, parce qu'elle peut se vanter d'avoir conscience de la valeur des choses, et qu'elle profite à cent pourcent lorsqu'elle peut se faire un petit plaisir. Rien n'était censé venir perturber cette vie de famille, et pourtant, le proverbe ça n'arrive pas qu'aux autres est soudainement devenu leur proverbe.

CHAOS — Le couperet est tombé. Leucémie. Un parent ne devrait jamais voir son enfant, le fruit de ses entrailles, être touché par une tragédie mais on ne peut malheureusement pas éviter ce genre de chose. Tout ce qu'on peut espérer, c'est de passer aux travers des mailles du filet. Peut-être qu'ils étaient trop heureux, peut-être que Dieu a voulu leur faire une petite piqûre de rappel... Marnie s'est posé un tas de questions pour tenter de savoir, tenter de comprendre pourquoi ça leur tombait dessus, pourquoi c'était la plus jeune qui était touché plutôt qu'elle, parce qu'il est clair qu'elle aurait préféré devoir gérer ça à sa place.

Les factures des examens médicaux ont prit le dessus sur les factures du quotidien, faisant passer ces dernières la trappe, parce que bien moins importantes que celle permettant de payer les soins. La mère de famille a vu son monde s'écrouler et ce sentiment d'impuissance face à la situation a eu raison d'elle. Elle n'a pas laissé de mots mais ils n'ont pas eu de mal à faire le lien. Facile, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle a ingurgité un grand nombre de médicaments, trop pour que son corps le supporte. Nouveau coup dur pour les Blasco, nouvelle étape à surmonter.

APRÈS — Observant tout ça de loin, depuis son appartement, Marnie a tout quitté du jour au lendemain lorsqu'elle s'est rendue compte du gouffre dans lequel son père était en train de s'enfoncer sans même s'en rendre compte. A vouloir sauver les siens, il était en train de se perdre et il était hors de question pour elle de voir celui qu'elle a toujours considéré comme son son héros, se noyer. Elle a abandonné son chez elle pour retourner vivre auprès d'eux, prenant ainsi la place de sa mère. Enfin, c'est ce que son frère s'évertue à dire les peu de fois où il daigne montrer le bout de son nez. Elle s'est trouvé deux boulots, pas super bien payé mais c'est une rentrée d'argent non négligeable. Et elle sourit, même si c'est un sourire factice, parce qu'elle est persuadé qu'ils en ont besoin. Et qu'elle en a besoin aussi. Elle s'oublie, elle le sait, le sent, se laisse submerger par le manque et le besoin d'argent. Mais il est hors de question de perdre un Blasco de plus.

LES PETITS + — elle est passionnée de photographie depuis qu'elle est jeune, après avoir reçu un ancien appareil photo de la part de ses parents pour un anniversaire. Ils l'ont trouvé dans une brocante, il était déjà loin d'être neuf à l'époque mais le rendu est particulier et il a une valeur sentimentale particulière + elle adore se retrouver derrière les fourneaux, même si elle est loin d'être une cuisinière hors pair. Mais elle y met tout son cœur alors ça lui semble suffisant + elle n'a jamais fumé de sa vie et a en horreur l'odeur de fumée de cigarettes + elle a une bonne descente et lorsqu'elle sort, ou plutôt sortait, il n'était pas rare de la trouver accoudée au bar pour se lancer dans des concours de shots + elle ne fait jamais venir qui que ce soit chez elle, parce qu'elle refuse de montrer là où elle vit, qu'on puisse assister et être aux premières loges de la déchéance familiale.