Baby On Board ; w/Kelly

[Kendall MacIntyre]

 

Baby on board

feat.  @Kelly MacIntyre

Je n’en reviens pas, que le temps puisse aller si vite.
Je veux dire, j’ai essayé de nombreuses années, d’avoir un bébé avec Gabrielle. On a eu tellement d'échecs que j’ai fini par baisser les bras. Quand j’ai décidé d’avoir un bébé toute seule avec ce dernier essai, je n’imaginais pas du tout que ma vie serait sur le point de changer. Je n’ai pas voulu me faire de faux espoirs, dès le départ, mais maintenant, je le sens ce bébé. Il bouge de plus en plus. Ses coups deviennent plus précis et évidents pour moi, qui le perçoit alors qu’au reste du monde, toujours rien ! C’est Kelly, qui s’impatiente le plus… Ouais enfin, elle est en compétition avec notre mère, je l’avoue mais je suis heureuse de pouvoir partager cela avec elles deux. Pourtant, ma vie n’a pas changé que sur ce point là. Le retour de Lukas dans ma vie y est pour beaucoup car ce que nous avons fait tous les deux a peut-être compromis mon insémination. Du coup, il va falloir que je lui en parle et ça fait des semaines que j’y pense. Tu devrais passer à l’action, non ?

Rendez-vous chez le médecin pour quatorze heures tapantes. Kelly doit me rejoindre à l’hôpital. Je me suis déjà présentée à l’accueil du service obstétrique du cinquième étage et je feuillette un magazine sur la maternité et ses différentes méthodes pour mettre au monde son bébé. J’avoue que je n’ai pas encore songé à comment je voulais que ça se passe. Mais je ne sais pas si c’est utile ? On ne sait jamais comment ça va se passer et on n’a pas vraiment le contrôle des événements. C’est mon premier bébé, je n’ai jamais accouché alors je ne sais pas du tout comment ça se passe mais une chose est sûre, c’est que nous n’avons pas le monopole sur le contrôle. Je suis rapidement sortie de mes rêveries quand j’entends la voix de Kelly, à l’accueil, je lève la main :

— Kelly ! Je suis là.

Je souffle profondément. Je suis nerveuse. Je ne suis pas revenue voir mon médecin depuis le mois de janvier, quand nous avons fait une échographie rapide pour voir si tout était bien en place. Nous y avions détecté le sac embryonnaire, la petite vésicule vitelline, ainsi que l’embryon qui ressemblait davantage à un petit haricot blanc qu’un bébé. Aujourd’hui, il doit avoir changé. J’aurais dû venir un peu plus tôt pour mon échographie mais j’étais tellement prise par le boulot et tout ces tracas dans ma vie que j’ai zappé ma visite. J’espère que mon gynéco ne m’en voudra pas. J’espère que mon bébé va bien,et qu’il est en bonne santé. Je me lève, embrasse ma soeur avant de lui caresser le bras, et lui dire :

— Je suis contente que tu sois là. Maman m’a déjà bombardé de messages depuis ce matin… je crois qu’elle me stresse encore plus que cette échographie !

[Kelly MacIntyre]

 

Baby on board

feat. @Kendall MacIntyre  

Ma petite sœur va être maman. C'est la meilleure nouvelle de l'année.
Je suis excitée à l'idée que Kendall puisse enfin réaliser son rêve, celui de devenir maman. Un privilège que je ne pourrais pas vivre, alors je serais une tata gâteaux, aux petits soins pour ce futur bébé. Bien évidemment, ma petite sœur se pose des questions et pense que son insémination a été compromise par Lukas, son ex et accessoirement mon supérieur. On fait pas les choses à moitié, nous les sœurs MacIntyre vous voyez. J'espère pouvoir la rassurer à ce sujet d'ailleurs, qu'il soit issu d'une insémination ou d'un moment d'égarement, ce bébé sera choyé de la même façon.

Quittant la caserne, je me dirige donc vers l'hôpital où je dois rejoindre Kendall pour son échographie. Assister à cette étape, ça me rend tellement heureuse. Je me présente à l'accueil du service échographie et entend finalement la douce voix de la brune. M'excusant auprès de la secrétaire médicale pour l'avoir dérangée, je me tourne vers ma petite sœur qui semble bien nerveuse.

— Kendall, comment tu te sens ? que je lui demande, calmement.

Je pourrais être prête à tout pour elle, même à me plier en quatre, écouter toutes ses peines et éponger ses larmes, c'est ce doit faire une grande sœur après tout. Nous deux, contre le reste du monde. A tout jamais qu'on s'est promis. Un sourire éclatant se dessine sur mon visage alors qu'elle me caresse le bras, je comprends mieux maintenant la raison de son stress. Je lâche un rire en pensant à notre mère parfois un peu trop envahissante. Je l'embrasse à mon tour et m'installe à ses côtés sur une chaise largement inconfortable, décidément dans cet hôpital, ils ne pensent absolument pas aux patients. Peut-être que c'est mon métier de pompier qui prend trop de place et je m'intéresse depuis quelques mois à l'ergonomie, j'ai beaucoup lu à ce sujet. Que ce soit des thèses de médecins ou des livres d'ergothérapeutes, cela m'intrigue beaucoup. Peut-être que je devrais songer à me reconvertir à l'approche de la quarantaine. Un âge qui me fait un peu peur aussi, je vais pas le cacher mais je ne préfère pas trop y penser, je peux encore profiter de mes trente-huit ans avant d'embrasser la fameuse crise de la quarantaine.

— Elle exagère, sérieux. Tout va bien se passer, hein ? Et ce soir on ira lui raconter à la maison. que je souffle.

[Kendall MacIntyre]

 

Baby on board

feat.  @Kelly MacIntyre

J’angoisse tout autant que ma propre mère. Elle est tellement ravie de devenir grand-mère qu’elle n’arrête pas de me bombarder de conseils et de suggestions pour me sentir mieux et plus épanouie dans ma grossesse. Mais je vais très bien, je me sens en pleine forme et je suis épanouie. Je suis heureuse, sincèrement. Je me rends compte de la chance que j’ai aujourd’hui de porter la vie. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir et même si ça me préoccupe beaucoup ces derniers mois depuis le retour de Lukas dans ma vie mais aussi le retour de Gabrielle, je veux me consacrer à la pureté de ce moment unique. Un moment que j’ai espéré des centaines de fois. Je vais pouvoir voir l’évolution de mon bébé et en la seule compagnie de ma sœur. Je n’aurais pas voulu vivre ce moment sans elle, c’est certain.

— Je vais bien oui ! Un peu angoissée, oui.

Déjà parce que ce moment est unique et que je ne sais pas du tout à quoi m’attendre si ce n’est apprécier les pirouettes de ma fille ou de mon fils, mais parce que maman n’arrête pas de me bombarder de message depuis ce matin et que ça me stresse plus qu’autre chose. Je l’aime énormément, ma mère mais parfois son amour est trop étouffant. Je secoue la tête en souriant à Kelly.

— Oui, c’est la meilleure chose à faire. Si je ne vais pas lui faire un compte rendu, elle m’envoie la Garde Nationale !

Je ris, cela me permet de masquer cette angoisse qui gonfle dans mon abdomen quand je vois une technicienne s’approcher de nous et appeler mon nom. J’incline la tête tout, en me levant, accompagné de ma grande sœur. On s’installe dans le bureau du médecin  et l’assistante me dit de me mettre à l’aise, et que le gynéco ne va pas tarder pour m’examiner. J’inspire profondément, m’exécute puis attend tranquillement dans un silence de mort. Après quelques minutes, je demande à ma soeur :

— Alors dis moi, comment elle se sent, la future marraine ?

Je souris. J’avais pas prévu de lui demander de cette manière mais je pense que c’est le bon moment et de la bonne façon.

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