« Did you miss me ? » † Keziah & Indy

« Did you miss me ? »

« Seattle. 22 février 2024. 14h54. » - @Keziah D. Blackthorne & @Indy Byrd

Le retour à Seattle, c’était quand même toute une histoire. Déconnecter totalement pendant 2 semaines m’avait fait le plus grand bien, mais par conséquent le premier bain de foule avait été éprouvant. Au départ d’Aspen, j’avais pris un taxi pour aller jusque l’aéroport, voyant une tête humaine pour la première fois depuis mon arrivée dans le chalet. Jusque là, ça avait été. Puis j’avais longé les murs à l’aéroport, affublée d’un sweat à capuche trop large qui avait au moins le chic de me permettre de me camoufler dessous, malgré toute cette masse de mèches rousses. J’avais gardé avec application le regard verrouillé sur mes pieds lorsqu’il n’était pas nécessaire de regarder quelqu’un en face, et j’avais pris sur moi dans l’avion.

En arrivant à Seattle, j’avais recommencé le même manège, les yeux vissés au sol, longer les murs. J’adorais me fondre dans la masse et passer inaperçue. Il y avait bien des moments où la disparition automatique n’était pas possible, notamment de manière systématique lorsque je faisais mon job, mais c’était tellement différent. Sur scène, j’étais en sécurité, d’une très certaine façon. Là, baladée dans la foule, je ne l’étais absolument pas. Je forçais le pas, une fois mes bagages récupérés, pour rejoindre la sortie. Indy devait m’attendre, vu l’heure qu’il était. C’était bien pratique de pouvoir compter sur ses amis …

Sur le chemin du retour de l’aéroport, Indy et moi avions discuté et rattrapé succinctement ces deux semaines sans nous voir. Nous avions surtout mis en place un plan pour la journée ; ma meilleure amie me déposait chez moi, je prenais un peu de temps pour faire ce que j’avais à faire car j’étais revenue avec un planning ultra chargé pour la matinée qui ne laissait pas de place à de vraies retrouvailles, puis on se donnait rendez-vous dans un café du quartier puisque mon frigo était résolument vide, dans l’après-midi, pour cette fois-ci vraiment profiter.

Indy m’avait déposé chez moi après que je l’eus un million de fois au moins remerciée de m’avoir déposée, pour que je puisse vaquer au millier d'occupations que j'avais prises pour ce jour. En même temps, partir pendant deux semaines, ça se payait au retour. La matinée m'avait parut interminable avec tout ce que j'avais à faire, et j'avais été ravie d'enfin pouvoir me poser pour avaler un morceau pour le repas de midi. Puis le début d'après-midi se passa presque aussi vite avec l'occupation. Le temps de sortir la tête des tâches urgentes, il était l'heure de sortir.

J'avais donné rendez-vous à Indy au Serendipity Cafe, car il se trouvait proche de nos logements respectifs, puisque nous vivions toutes les deux dans le quartier de Magnolia. Ce lieu de rencontre nous obligerait au moins à nous poser complètement,car il n'y avait ni batterie, ni basse, ni violon en balade dans une pièce donc il n'y avait pas de risque que l'on parle trop boulot. Parce que même si on avait plusieurs milliers de sujets de conversation possibles, comme notre métier nous passionnait totalement, il pouvait parfois y avoir quelques dérapages ... Au moins là, à part avaler des pâtisseries et du café en papotant comme des filles, il ne pouvait pas nous arriver grand-chose.

J'arrivai la première, ce qui n'était pas étonnant puisque j'étais un peu en avance. Je cherchai une table libre, histoire de m'installer en attendant ma meilleure amie. Il y avait une table de deux personnes qui était libre, dans un coin assez tranquille du café, ce qui en faisait l'endroit parfait pour moi. Je m'y installai, dos à la salle, mais si facilement reconnaissable pour la belle brune avec cette massez d'ondulations rousses posées sur mon dos. En attendant qu'elle arrive, je sortis un paquet emballé dans du papier kraft de mon sac et le posai en évidence sur la table. Je n'étais évidemment pas rentrée les mains vides de ma petite escapade !

« Did you miss me ? »

« Seattle. 22 février 2024. 14h54. » - @Keziah D. Blackthorne & Indy

« Did you miss me ? »

« Seattle. 22 février 2024. 14h54. » - @Keziah D. Blackthorne & @Indy Byrd

J’étais contente, d’être de retour. Parce que ça faisait deux semaines sans tout le groupe, et qu’ils étaient ma famille, mon point d’équilibre. Mon départ avait été nécessaire, dans le sens où j’avais des fois besoin de faire un gros break, car ce métier d’artiste tirait parfois beaucoup sur ma corde raide, mais je ne le changerais pour rien au monde. Non, à la place je m’organisais pour déconnecter de temps à autres, principalement comme ça avant la tournée, avant de repartir sur notre volume d’heures de route, et ça faisait juste un bien fou. Mais n’empêche que j’étais contente de rentrer, de retrouver cette drôle de famille qu’on avait créée.

Indy était venue me chercher à l’aéroport, et même si on avait eu un peu de temps pour parler dans la voiture, ça avait été rapide, car elle avait dû me déposer chez moi pour que je puisse vaquer à mes occupations. Partir deux semaines sans la moindre connexion avait ses avantages – j’étais complètement ressourcée, j’avais pris une pause bien méritée, j’étais enfin prête à attaquer la prochaine année – mais également ses inconvénients, comme un volume de mails et appels en absence à rattraper, des rendez-vous à caler dans un planning potentiellement déjà chargé, ce genre de choses. Du coup, je n’avais absolument pas eu le temps de voir mon après-midi passer avant de me rendre dans un café de notre quartier. J’étais un peu en avance, et avec la petite surprise que j’avais ramenée de vacances – c’était devenu une véritable tradition quand je prenais le large.

Indy était un peu en retard à priori, mais rien de bien méchant. Fallait avouer que je n’avais pas le nez greffé dans mon téléphone portable, loin de là même, j’observais plutôt les allers et venues autour de moi, tout en restant discrète. Enfin, discrète avec une tignasse telle que la mienne c’était assez conceptuel, mais au moins quand la brune arriva, elle ne put pas me rater. J’eus un sourire amusé en l’entendant me parler, levant la tête vers elle le temps qu’elle s’installe. Je ne perdis pas de temps, faisant glisser sur la table l’emballage kraft qui lui était réservé et qu’elle me réclamait visiblement.

« Figure-toi que tu m’as manqué, ma belle. » Je fronçai le nez avec amusement. « Tiens, c’est pour toi ça, tradition oblige. »

Niveau cadeau, j’avais opté pour des choses locales de mes vacances. J’avais opté pour un passage à la distillerie qui se trouvait non loin du chalet que j’avais loué, en fin de vacances. Pour Indy, j’avais ramené un alcool de plantes de montagne, un genre de gin en sortes, testé et approuvé par mes soins, accompagné de deux jolis verres au design soigné et gravés d’un paysage de montagne.

« Raconte-moi tout ce que j’ai manqué ! Deux semaines hors connexion, j’ai l’impression d’être à la masse. »

J’eus un sourire. Le serveur passa prendre nos commandes à table, et j’optais pour un très gourmand chocolat viennois avec des guimauves en topping, une véritable opération de gourmandise, accompagné d’un cookie aux pépites de chocolat, un classique qui faisait toujours son effet. Malgré mon poids-plume, j’étais généralement un véritable estomac sur pattes, ce qui n’était pas une surprise pour les gens qui me connaissaient un minimum. S’ils ne savaient pas pourquoi, j’avais un sacré rituel sur l’horaire de mes repas, que je ne supportais pas de sauter même malencontreusement, au risque d’une montée de stress assez impressionnante. Certaines issues de mon passé n’étaient clairement pas résolues, mais celle-ci n’était pas la pire, loin de là.