Lukas Swan ☼ Awake and alive.

trigger warning mise à disposition : Vulgarité, adultère, divorce, relation toxique, rupture amoureuse, violence familiale.



« Chère Kendall.
Ma Kendall. »
«- Oh purée, c’est de la merde ces lettres ! »

Lukas attrapa sa feuille et la déchira sans ménagement derrière son bureau pour la transformer en boule de papier et la balancer à la corbeille. La boule tourna autour du lasso de la corbeille et Lukas fixa ce papier transformé avec l’espoir qu’il atterrisse à l’intérieur de sa destination. Pas de bol, la boule tomba par terre.

« - Mouais. Essaye encore…Et toujours encore. » marmonna-t-il, attrapant un crayon à papier pour écrire son brouillon.
Il attrapa son stylo et balança sa tête de droite à gauche, de haut en bas et claqua les crayons sur la table au son du tempo d’I Love Rock’n Roll diffusée à la radio dans les environs de minuit moins dix.

« Kendall,

Un jour, tu liras cette lettre.
Je serai sûrement mort. Et toi, heureuse d’apprendre la nouvelle.
Regretteras-tu de m’aimer jusqu’à la mort ? Comme on se l’était promit sur nos deux bouts de papiers avant l’université ? Je l’ai toujours dans mon casier au travail, il me porte bonheur…

Tu as mis " Je t'aimerai pour toujours. " et moi je t'ai écris en doublon " Je te ferai chier jusqu'au bout de ma vie et du monde s'il le faut ! "
J'étais d'un romantisme... nullissime.

Laisse tomber, ça craint.
Je ne le saurai jamais.
On n’a jamais su ce qu’il se passe après la mort, alors autant ne pas en discuter pour éviter une énième dispute.
On se disputera, encore et encore.
Et merde. J’ai encore merdé sur cette feuille. Fais chier.
Tant pis, je continue !

Je me souviens de notre rencontre.
Tu m’as lancé ce regard que personne ne le faisait, il avait l’air à la fois simple et brûlant. Il m’attirait comme un aimant.
Il m’attire toujours.
Toi, tu vis. Tu as subi des épreuves, mais tu n’es pas morte de l’intérieur. Tu ne cherches pas à secourir des gens pour exister. Tu profites de ta vie comme personne ne sait le faire. Tu es un soleil, ton rire crisse mes tympans…non c’est une plaisanterie. Je l’ai toujours adoré. C’est ce qui m’a fait craquer chez toi.
J’avais une fichu étiquette de bad boy, briseur de cœur sur le dos. Je n’ai rien demandé. J’ai juste refusé de coucher avec une fille que j’ai embrassé en soirée. Je ne couche pas le premier soir ! Quoique maintenant… ça dépend avec qui. Eh, on a qu’une vie !

Et toi. OUI TOI !
Toi, tu as cru à ces fichues rumeurs sur mon dos sans me demander mon avis. Qu’est-ce que ça a pu m’enquiquiner de voir tes réactions de saintes nitouches sur « ma réputation » ! Mais en vrai, j’étais aussi vierge que toi, Kendall. J’ai été bête, j’aurai dû te dire la vérité, mais j’avais trop honte de te l’avouer.
Honte de ce que j’étais et ce que je suis encore. Je n’ai pas été capable de te garder, alors que j’ai réussi à te montrer que je t’aimais…Juste un peu, mais ce n’était pas facile de me supporter, je l’avoue. Mais toi, tu étais simple. Il n’y avait pas besoin de tous ces fichus artifices sur le visage pour me plaire. Tu savais y faire à ta manière. Tu étais le volcan qu’il ne fallait pas éveiller et je prenais le risque juste pour voir l’explosion. Je te cherchais juste pour voir ta beauté flamboyante. (Note à moi-même : Non, ça, ça craint par contre.)

Tu as toujours pensé que je ne te méritais pas.
Tu as raison. Je ne te méritais pas. Je rompais notre relation et je revenais en rampant parce que tu me manquais et tu me reprenais à chaque fois.
Mais tu ne connaissais pas la vérité.

Mais bordel je lui écris ma vie, là…
Je reprends.

Je t’ai aimé.
Je t’ai respecté toutes les fois où on a succombé à notre amour. (Non, mais c’est lourd cette expression !) Ma mère me l’a appris, mieux que mon père. Elle, elle était là comme la tienne était présente dans ta vie. Tu savais que mes parents avaient divorcé quand j’avais onze ans et j’ai toujours prit la fuite sur le sujet.

Je croyais en l’amour avec un grand « A ». J’idéalisais mes parents, ils s’aimaient vraiment. Ça sautait aux yeux et encore, j’ai des doutes aujourd’hui. Mais ce ne sont plus mes oignons !
La vie nous a giflé, mais vraiment. Mon père a trompé ma mère avec son amour de jeunesse et l’a mise enceinte. Il l’a balancé comme ça à table comme-ci que je te disais « passe-moi le sel ».
Le choc ! Mon monde s’est détruit et ma mère était anéantie. Elle est restée debout jusqu’au divorce. Le jour de la St Valentin, elle s’est effondrée sur son lit, elle n’avait plus la force de se lever pour aller travailler. Je n’avais que onze ans, il était six heures du matin. Je suis sorti en pyjama rayé, j’ai pris mon vélo et j’ai chopé le fleuriste que je connaissais. J’ai demandé un bouquet de roses rouges avec des lys rose pâle parce que je voulais qu’elle sache que quelqu’un connaissait ses fleurs préférées. Mais venant de ma part, c’était de l’amitié et de l’amour que j’éprouvais pour elle.
Et tu sais que le livreur a voulu me prendre dans sa tournée ? Nous nous étions rendus à la station 25 pour que je puisse le lui offrir devant toute son équipe. Elle a pleuré, la tristesse laissant place à la joie et à la fierté dans son regard.

Je ne t’ai jamais dit que c’était moi qui t’avais envoyé les camélias à chaque St Valentin avec un petit cœur raté. J’ai toujours nié. Je ne t’ai jamais dit « je t’aime » parce que j’ai perdu le sens du mot.
Je suis désolée de t’avoir fait vivre tout ça. Tu as énormément souffert. Je trouvais que de ne pas venir à ton mariage avec Gabrielle était la meilleure des réactions… Et pourtant, les camélias ont été déposé à l’autel, je m’en suis assuré avant que ta femme me vire de l’église. J’ai osé lui dire qu’elle était moche dans sa robe bon marché. Oui, oui. J’étais là, mais je ne voulais pas te voir pour ne pas regretter encore une fois ce que je t’ai fait subir.

Au fait, c’est grâce à toi que je suis capitaine des pompiers.
Tu m’as fait réaliser qu’il ne fallait pas toujours suivre les traces de mon père.
J’ai eu une grosse dispute avec lui. Virulente. Il t’a manqué de respect lorsqu’il a appris pour Gabrielle et toi par Cameron. Je lui ai balancé mon poing en pleine figure, j’ai plié bagage et j’ai quitté Los Angeles pour vivre chez ma mère.
J’ai eu du mal à me relever de notre rupture, mais j’ai passé mon concours d’entrée que j’ai eu haut la main. Ça, c’est grâce à tes supers méthodes intelligentes sur les révisions. Je n’ai pas lâché à l’académie. J'en suis sorti de major de promotion.
Je vais t’avouer un autre secret, j’ai toujours ces petits mots d’encouragements que tu m’envoyais en cours. Ça aide comme les papiers des gâteaux chinois où il faut faire un vœu.

Bon d’accord, une chose qui te terrifiait est arrivée. J’ai coupé mes cheveux, mais j’ai laissé pousser ma barbe !
Mais je suis moi, je me sens bien dans ma vie.
Même si je ne suis pas satisfait à cent pour cents. J’ai encore du boulot derrière pour m’améliorer sur le plan sentimental et intime. Je travaille beaucoup, je prends soin des autres. J’aime ma famille, hormis mon père, mais lui, ce n’est rien à côté de ma mère et de ma demie sœur. J’adore mon équipe, elle est opérationnelle. Humaine, efficace. Je me sens vieux à côté de tous ces jeunots. Il faut bien jouer le rôle de papa... Que je ne serai jamais !
Je n’ai pas demandé mieux ! Je fais tout pour être meilleur en intervention. Je subi une grosse pression sur mes épaules parce que ça demande beaucoup de responsabilités, mais je fais attention à chaque détail sur l'équipement, mon équipe et surtout les dégâts durant nos missions. Je n'ai pas le droit à l'erreur ni de montrer mon inquiétude, ils comptent tous sur moi.
Maintenant, j'y vais franco sur les discussions. J'adore par-dessus tout écouter, observer et conseiller les autres du mieux que je peux.
J’aime mon métier, c’est très sain. Je m’investi dedans parce que je me sens meilleur.

J’accumule les rencards, mise à part une nuit ou plusieurs, rien n’est à ta hauteur. Je n’ai jamais réellement eu de petites amies. Ça ne dure même pas un mois et je stoppe net. Je ne reviens pas, tu es la seule à qui, j’ai fait ça.

J’ai apprécié notre dernière rencontre, mais pas totalement.
J’ai laissé un goût amer qui rappelle notre ancienne histoire, celle des piques et de la dispute. Je suis désolé…
Je n’ai pas pu m’en empêcher avec toi. Mais je ne regrette pas d’avoir partagé mes draps avec toi. Je me sentais moi et je me retrouvais comme sur un petit nuage à tes côtés.

Et cette fois, je savais que tu allais me dire « adieu ». La boucle est peut-être bouclée pour toi, mais…
Je n’oublierai jamais la fille qui m’a poussé vers la sortie de l’enfer.
Je ressentirai toujours les mêmes sentiments que le premier jour où j’ai posé les yeux sur toi.
Tu es la guerrière que j’ai tant rêvé dans ma jeunesse.
Je n’ai jamais voulu avoir une princesse.
Juste une Xena la guerrière. Et c’est ce que tu es.

Je t’aime Kendall.

Tu te doutes bien qui, je suis.
L'Abruti. Avec un grand A. »