elias # set fire to the rain

Chronologie  
21 avril 1992 : naissance
1997: preschool, naissance de Volkan. Fierté de devenir grand-frère, allégresse.  
Les enfants suivants s’enchainent à une vitesse folle, les responsabilités s’accumulent. Tes parents t’aiment mais t’es l’aîné, tu dois montrer l’exemple. On te le rabâche, tu finis par l’intégrer.

Année scolaire 2003-2004:
Tu entres à la middleschool. Un jour, tu te retrouves dans les toilettes avec tes potes et l’un d’eux sort un paquet de cigarettes. Il allume le briquet et pendant qu’ils crachent leurs poumons, toi, tu es fasciné par l’objet, par la flamme. Tu t’en procures un. T’as douze ans et depuis tu ne sors jamais sans en avoir un en poche.

Année scolaire 2006-2007:
Tu entres au lycée, tu rejoins le club de débat et celui de natation. T’es en pleine puberté et tu jouis d’une popularité infernale auprès des filles. À cette époque-là, tu n’envisages pas les hommes et ce ne sont pas des sujets qui s’abordent, même si ça commence un peu… Bref, tu réponds à toutes les déclarations qu’on te fait, t’as plusieurs petites amies durant ces trois années et t’as la réputation d’être hyper respectueux, parce que t’essaies pas de les déshabiller. Ce sont plutôt elles qui finissent par le faire, et sans le vouloir tu te retrouves à avoir une vie sexuelle très active alors que ta libido n’est pas très développée, surtout pour un ado. Mais tu ne t’en rends pas compte, sur le moment. T’as envie de faire comme tout le monde. T'as tes fans et tes détracteurs, en fonction d'à qui tu parles, t'es un vrai connard parce que t'es trop franc et tu ne prends pas le temps d'enrober les mots avant de les prononcer.

Août 2009 :
Tu entres en fac pour quatre années afin d’obtenir un bachelier en étude de langue et littérature anglaise. Tu te distingues particulièrement en éloquence et en argumentation. T’as du mal avec les classiques et la poésie, par contre tu te prends de fascination pour la science-fiction.

Du 21/02/2013 au 28/06/2013 : tu sors avec Vic Pierce, une fille qui bossait à la cantine de la fac. Tu la trouvais sympa, elle t’a fait une blague en te servant un plat un jour, t’as ris, puis tu lui en as adressé une autre le lendemain, et vous avez accroché. Tu la trouvais objectivement très belle, mais t’aurais rien tenté si tes potes ne t’avaient pas chauffé. T’as eu envie de vivre une belle histoire, un peu comme tes parents, et tu t’es dit que Vic, c’était la fille idéale pour ça. T’aimais bien passer du temps avec elle au début sauf qu’au fil des semaines, t’as bien vu que vous n’aviez pas trop de points communs, ni d’objectifs semblables, ni… rien, en fait. En plus t’en manquais, de temps. Toujours à étudier, à travailler, t’avais un boulot de serveur à côté pour financer tes études parce que t’as pas obtenu une bourse complète. Et un jour, elle t’a fait un reproche, et t’as répondu que t’avais plus important à faire. T’as pas compris sur le coup que c’était méchant, cruel, t’as pas eu conscience de la blesser. Un jour tu pourras peut-être te rattraper ?

Printemps 2014 :
Tu sors avec ton diplôme en poche, mention bien, et tu envoies ton dossier dans plusieurs écoles de droit. Une partie de toi a envie de partir, une autre possède un trop grand sens du devoir pour ça. Tu dois veiller sur ton frère et tes sœurs. Finalement, t’as de la chance qu’une des meilleures écoles de droit du pays se trouve justement à Seattle et de pouvoir y entrer. T’espérais obtenir une bourse grâce à la natation mais t’as loupé le coche, alors t’as fait un prêt…

Août 2017 :
Tu obtiens ton diplôme de juris doctor à l’University of Washington de Seattle, en droit. T’as passé trois ans à étudier, étudier, étudier et encore étudier, te laissant parfois entrainer dans des soirées où tu buvais un peu trop pour ton propre bien. Ton camarade de chambre manquait de rigueur mais pas de bons plans pour s’éclater. T’as fini par en profiter mais tu t’es calmé quand t’as manqué de rater un semestre.

Juillet 2018 :
Tu passes l’examen du barreau de Seattle et tu le réussis. Te voilà officiellement Attorney at Law ! Tu commences à travailler dans un cabinet privé au sein duquel tu as fait ton stage, spécialisé dans le droit des affaires. Puis il y a ce cas de magouille financière, de pauvres gens qui ont investi leurs seules économies et se sont fait voler par des criminels en col blanc. De fil en aiguille, tu découvres des faits vraiment moches mais le secret professionnel t’interdit d’intervenir, d'aider le ministère public. Tu le vis mal, le procès ne se passe pas bien et ça se ressent. T’es pas le seul à bosser dessus mais quand l’affaire tourne vinaigre, on te fait porter le chapeau. Avec une cible dans le dos, t’es agressé chez toi par un homme de main qui te laisse avec des côtes cassées, le visage gravement tuméfié et une rupture dans l’intestin à cause de trop nombreux coups de pieds. Sans parler de ton nez en morceau. Bref, t’as morflé et tout s’enchaine…
La police, les interrogatoires, la douleur constante, la pression te met à terre et ton briquet ne te suffit plus. Tu manques de déclencher un incendie dans l’hôpital, par accident. Heureusement, ils ont cru que tu voulais juste fumer… La substitut du procureur te prend en pitié, elle t’avouera plus tard avoir reconnu les signes d’un syndrome de stress post-traumatique. Elle t’emmène dans un groupe de parole où tu rencontres Keziah Blackthorne. Elle aussi, t’aide énormément et te propose même d’emménager avec elle quand tu confies ne plus supporter la solitude sans pour autant être capable de retourner vivre chez tes parents. T’es pas en état et tu ne veux pas que ta famille te voie comme ça.

Mai 2019 :
Ton agresseur a passé un accord, il écope d’une peine moins lourde en échange de noms et d’informations. Tu ne le vis pas très bien mais la substitut t’aide à relativiser, à ne pas y voir du désintérêt de la part de la justice ni renier tes douleurs. Ton agresseur te doit des dommages et intérêts assez importants, même si t’es pas prêt de voir la couleur de l’argent. Au moins, tes frais médicaux sont pris en charge et tu touches toujours ton salaire du cabinet. Tu vis une grosse crise existentielle où tu te poses pas mal de questions…  

Décembre 2019 :
Tu décides de démissionner et tu entres au bureau du procureur. T’as des espoirs plein la tête qui ne sont même pas douchés par les remarques sur la négligence de ton costume, tes tatouages ou ton piercing que tu finis par retirer. Hélas, les mois passent et tu comprends que derrière la justice, il y a la politique. Et si tu te démènes chaque jour à ta hauteur, tu ne sauveras pas le monde. Mais t’essaies, un cas après l’autre, toujours avec le sourire…

Et aujourd'hui, t'en es là.