Les épines martelant son coeur {Eun}

Les effluves de parfum envahissent ses narines qui parcourent doucement, mais avec envie cette peau lisse. Adepte des ébats charnels, mais est-ce vraiment la réalité? N’était-il pas autrement, auparavant? Le coeur en morceaux l’a poussé vers ce gouffre dans lequel il tombe perpétuellement. Au lieu d’occuper son myocarde, il occupe les intérieurs de cuisses. Différentes chaque jour et si le plaisir s’installe à chaque rendez-vous, il n’en perd jamais ses moyens comme lorsqu’il observait le visage de l’être aimé. Romantique refoulé ; perdu dans les lambeaux de sa déception douloureuse. Une promesse qu’il a juré de tenir, parce que la loyauté le foudroie. Alors les lèvres dévorent d’autres lèvres étrangères et des peaux d’une douceur infinie. Eun a fini par s’enivrer complètement des ébats physiques pour ne plus jamais en ressortir.

Tout ça pour espérer en oublier son visage.




TW : décès ; perte d'un parent
Une perle salée qui dévale silencieusement sa joue, Eun ne fait aucun geste pour essuyer la rebelle. Assis sur le banc qui fait face au piano, une main lâchement posée sur les notes blanches, il reste immobile. Le coeur connaît des souffrances bien plus terribles que sa peau ne pourra jamais recevoir. Un rêve qu'il a sciemment abandonné pour le simple sourire fier de la matronne. Une fierté qui, au final, ne finit que par l'étouffer. Impliqué sur le terrain, mais jamais passionné. L'étincelle dans son regard s'est fanée et il s'est effondré. Si seulement papa était encore là. Un visage dont les traits ne lui parviennent qu'extrêmement floutés. Ses souvenirs de lui sont si loin dans sa mémoire... L'oubli le flagelle et peut-être est-ce la raison pour laquelle il désirait tant voir sa mère l'observer avec ce regard si pétillant et fier. Il se souvient des grandes mains réconfortantes de son paternel sur les touches noires et blanches du piano lorsque, plus jeune, Eun ne pouvait pas s'endormir. Il se souvient des mélodies charmantes et tente souvent de les reproduire. Il a commencé un parcours musical, pourtant, ce n'était pas ce qui faisait vibrer sa tendre et chère maman. Blaguer en lui disant que ce n'était qu'un passe-temps ; que le chemin suivrait ses pas à elle. Son sourire le blessait et le ravissait tout à la fois. Le piano est bien plus qu'une passion ; c'est sa raison de vivre...

Eun a abandonné sa raison de vivre.


Aaaah... Ce sourire. Le coeur palpite et les lèvres se ourlent pour y répondre. Ça n'était pas prévu du tout. La nymphe semble intéressée au moins autant que lui, mais l'interdiction tombe. Les pulpeuses se tordent et les yeux s'écarquillent de surprise. Pas touche à ma soeur. Un pacte qu'il scelle malgré lui avec cet ami qu'il chérit plus que tout. Mars. Qui effrite son rictus. Qui brise son coeur. Il le sait. Eun sait que ça lui est destiné. Y a-t-il de la jalousie derrière? Il ne sait pas. Il ne veut pas savoir. Il s'éloigne, le bel Apollon. Les traits de son visage sont un peu plus tirés qu'à l'ordinaire. Il commence à éviter la demoiselle pour laquelle son myocarde est déchiré. Amour impossible ; le nez plonge dans l'alcool et l'épopée du fuckboy commence. Le début de la chute dans ce gouffre interminable. Encore à ce jour, Eun tombe et il sait qu'il se fracassera violemment, à la fin.




Trop impliqué. Sa relation avec lui se complexifie et il n'est pas certain de vouloir laisser ce dernier pénétrer ses barrières. Pourtant, c'est ce qu'il fait chaque fois que son souffle se mêle au sien ; que sa peau glisse contre la sienne et que ses iris foncés plongent dans les siens. Il en perd tous ses sens, mais accepte tout de même une brève histoire avec lui. Passion ardente qui les dévore et, un jour, Eun réalise qu'il y a trop longtemps qu'il n'a pas été aussi heureux. La peur infecte ses pensées et les distances sont prises.


Pétrifié par les mots qui déferlent sous son regard, il s'interdit pourtant toute émotion. Un appel. Bref. Difficile. Qui le changera à tout jamais.


La colère qui se répend en lui tel un poison le fait avancer vers celui qu'il ne reconnaît que de visage. La personnalité n'est plus la même ; ce Mars lui est inconnu. Ce Mars a brisé sa parole et sa confiance avec. Les poings parlent et tachent ses beaux habits, mais il s'en moque. Le besoin de s'exprimer est trop fort et s'il doit l'exprimer physiquement, il ne compte pas s'arrêter avant satisfaction. Il aime trop cet ami. Eun aurait remué ciel et terre pour lui s'il le lui avait demandé. Alors pourquoi le trahit-il ainsi? Une confiance brisée qu'il n'offre plus à personne, aujourd'hui. Pas même à lui-même. Il se déteste et se dégoûte. Il a l'impression de ne vivre que dans l'ombre de sa propre silhouette. Comme s'il n'était pas le rôle primaire dans l'histoire de son existence. Le bellâtre s'est perdu et ne se retrouve plus.