EVENT ❞ Fête de la musique

« EVENT ❞ Fête de la musique »

@Keziah D. Blackthorne & Everybody

Qui dit fête de la musique dit sacrée journée pour des musiciens. Seattle organisait un festival dans la rue sur trois jours, et évidemment, Satan’s Crucifix allait se produire, profiter d’être à domicile pour faire un peu de bonne musique. Évidemment, le festival étant ouvert, nous avions répété deux soirées pour recréer un set exceptionnel. Quelque chose de bien plus tout public, mais pas moins nous pour autant. Une programmation neuve, moins métal, moins « bruyante » aux yeux de certains, mais qui nous éclatait quand même assez car elle portait notre ADN, incontestablement.

J’étais assez surexcitée pour cette soirée, et ça se voyait. Le fait de jouer à domicile m’enlevait une partie de mon habituel stress, et si je demeurais plus discrète que le reste du groupe, mon regard pétillait tandis que je m’activais un peu en coulisses. Heureusement pour moi, Wolf était toujours prévoyant et prévenant, et j’accueillis avec plaisir le tube de crème solaire qu’il avait pensé à amener. J’allais brûler, sinon, surtout que les températures étaient agréables et j’avais donc opté pour une tenue assez ouverte, avec un jean allégrement déchiré au niveaux des genoux ainsi qu’un débardeur noir accompagné d’une petite veste en cuir sans manche. Bref, il y avait de la peau prête à brûler sans l’intervention du chanteur.  

Mon regard passa d’un jumeau à l’autre. Je ne savais pas si Klaus avait des projets avant ou après le concert. Pour ma part, j’allais peut-être essayer de me fondre dans la masse tant qu’il n’y avait pas trop de monde et profiter des programmations qui passeraient avant notre heure de concert. D’ailleurs, je souris à ce que nous annonça notre leader. Visiblement, il était l’heure d’avoir quartier libre. Mon violon et ma basse dûment rangés à leur juste place en backstage, je regardais le groupe se disperser. Il était temps de partir profiter. Je passais à côté de Wolf, posant avec légèreté une main sur son avant-bras.

« Tu m’appelles si t’as besoin de moi, OK ? Pas d’excuse, juste appelle s’il faut. Et si tu veux te joindre à moi, t’es le bienvenu, j’ai aucun programme d’établi. » Un sourire doux, et je profitais que le reste du groupe soit à portée de voix pour parler à l’attention de tous. « Je reste joignable si vous avez besoin de quoi que ce soit. À tout à l’heure ! »

Je savais que la période avait été et était toujours compliquée pour Wolf, donc je n’avais pas envie de le laisser seul s’il avait besoin de ma présence, mais je ne voulais pas non plus l’envahir. J’ignorais quel était son programme, s’il devait voir quelqu’un, ou si par exemple il avait prévu de se détendre, donc le mieux que je pouvais faire, c’était de lui proposer et de le laisser aviser tranquillement. Je quittais finalement le backstage après avoir vérifié que mon téléphone était en mode sonnerie. À peine sortie, je fis disparaître mon badge d’accès dans la besace que je portais à l’épaule, pour ne pas attirer l’attention sur l’inscription qui disait plus ou moins « accès artiste » et « Satan’s Crucifix », cherchant plutôt à me fondre dans la masse. Pouvoir, au moins un peu, profiter de cette fête de la musique comme madame tout le monde.

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@Keziah D. Blackthorne & Everybody &  @Kennedy Blasco

Tout le groupe vaquait à ses occupations, avant l’heure du rendez-vous. Wolf mettait un point d’honneur à ce que nous soyons à l’heure pour la montée sur scène, ce qui était normal, et j’avais donc mis une alarme sur mon téléphone pour être sûre de ne pas rater le coche, tout en profitant tout de même du festival. J’avais répondu par un sourire qui voulait tout dire à Klaus, lorsqu’il me dit de profiter, qu’il veillait sur Wolf. Si je pouvais être certaine d’une chose, c’était que Klaus ne laisserait pas son jumeau seul si ce dernier n’avait pas prévu de voir quelqu’un d’autre. Leur protection l’un envers l’autre était belle à voir. Une relation parfois un peu mouvementée, mais tellement solide que c’était beau à voir.

« Ça ne m’empêche pas de me proposer. Bon, profitez bien les garçons, on se voit tout à l’heure. »

J’avais ensuite fait mon petit bonhomme de chemin, faisant disparaître mon badge dans ma besace pour me fondre le plus facilement possible dans la foule. Les festivaliers ne s’intéressaient pas du tout à moi, et cela me convenait le mieux du monde car je n’étais pas très fan de l’idée qu’un mouvement de foule puisse survenir. Non, la discrétion, ça me convenait parfaitement ainsi. Je m’étais donc mis en tête de me trouver un stand qui servait des granités, histoire de mêler un peu le côté sucré qui me faisait envie avec de la fraîcheur et de l’hydratation sans alcool nécessaire pour supporter la chaleur de cette première journée de l’été. J’avais opté pour une saveur fruits exotiques, car ça me rappelait les bons souvenirs d’Hawaï, et ça faisait du bien. J’étais plus que contente, parvenant, pour une fois, à vivre une après-midi presque normale.

Je finis par tourner la tête. J’étais en train de siroter à la paille mon granité lorsque je crus avoir entendu mon nom. La foule était compact, et je psychotais peut-être un peu, mais mon ouïe bien développée de musicienne était quasi sûre d’avoir capté le son d’une voix connue m’interpellant. Je cherchais donc de où cela pouvait provenir. Puis, finalement, un visage connu en train de me faire signe apparut, et un énorme sourire étira mes lèvres tandis que je levais la main pour lui faire signe à mon tour, avançant vers lui. Je ne l’avais pas vu depuis un bon moment, donc j’étais ravie de le trouver sur le festival.

« Kenny ! Oh je suis trop contente de te voir ! Ça faisait un moment. » Mais c’était un peu de ma faute aussi, ma vie était un peu folle en ce moment.  Mon poing alla cogner le sien, notre habitude depuis des années pour nous saluer. « Mais non, ne t’en fais pas, j’ai un peu quartier libre avant de rejoindre les gars. On est en tête d’affiche sur le mainstage, je sais pas si t’as vu ? » Je souris un peu en coin. « De toute façon si j’avais su que tu m’avais vu et ne m’avais pas dit bonjour, j’aurais pu bouder ! » Ce qui était totalement faux, je ne savais pas bouder. Ce n’était pas dans mon caractère. Au pire, j’aurais pu protester un peu, mais ça se serait arrêté là. Je n’étais pas une personne trop vindicative dans mon genre.« Tu es venu simplement profiter du festival ? Ou tu joues, peut-être ? J’ai pas regardé toute la programmation donc j’ai pu rater l’info. » Mon enthousiasme était assez rare, en tous cas à ce point-là ça n’arrivait pas tous les quatre matins. Mais il y avait toute l’ambiance du festival, et pour le moment le stress du concert n’était pas encore monté, alors je voulais en profiter un peu. Avec l’heure approchant, mon ressenti pourrait bien changer. « Quoi de neuf pour toi depuis la dernière fois qu’on s’est vus ? »