Family matters {feat. James)

Le retour à Seattle n’était pas de tout repos. Même si James était heureux de quitter le Royaume-Uni et son passé, il n’en restait pas moins qu’il avait du pain sur la planche pour pouvoir retrouver une vie stable. Il pouvait compter sur sa jumelle mais aussi sa mère. En apprenant les frasques de son « père » et avec ce qu’il avait pu subir de sa part, sans compter son ex petit-ami, il était bien mieux ici en compagnie de la seule véritable personne qui l’ait aimé depuis qu’il est né, sa maman. Il s’en veut de ne pas avoir compris ce qu’il s’était passé entre ce monstre et elle. Mais il était aveuglé, aveuglé par la colère et la jalousie de voir ce cousin lui voler la femme qui lui avait donné la vie. Aujourd’hui, il comprenait que sa réaction avait été démesurée. Mais en même temps, il n’était qu’un enfant à cette époque. Le ressentiment est toujours présent. Pourquoi ? Parce que si Parker n'avait pas été là, il n’aurait très certainement pas vécu toutes ces épreuves. Il allait falloir aller de l’avant et oublier. Après tout, le passé nous forge et c’est grâce à lui qu’il est très certainement l’homme qu’il est aujourd’hui. En attendant, il devait trouver un local pour sa boutique de fleurs et un appartement. Tout cela lui prenait pas mal de temps. Il n’allait pas s’en plaindre, cela lui permettait de redécouvrir la ville et de pouvoir rendre son retour plus concret.

Aujourd’hui n’avait donc pas échappé à la règle. Une fois sorti de son lit, il avait été courir une bonne heure pour finalement prendre un bon petit-déjeuner, une douche. Une fois prêt, il avait donc arpenté la ville une bonne partie de la journée. Après avoir déposé des dossiers pour certaines boutiques qu’il appréciait, il était rentré pour pouvoir se reposer un peu. Après tout, tout ne pouvait pas se faire comme par magie. Mais en tout cas, personne ne pourrait dire qu’il faisait exprès de vivre aux crochets de sa mère. Il était tranquillement en train de boire un verre de limonade avec des petits gâteaux lorsqu’on toqua à la porte. James n’attendait personne. Peut-être un livreur. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit son cousin en face de lui. Parker était gêné, pensant tomber sur ta maman.

– Salut ! Entre !

Après tout, même s’il n’était pas spécialement heureux de le voir, il n’allait pas le laisser dehors… James répondit rapidement à sa question.

– Plutôt pas mal et toi ?

Un blanc s’installa quelques minutes avant que le fleuriste ne reprenne la parole, un peu sec.

– Sinon qu’est-ce que tu lui veux à ma mère ?

Si pour beaucoup de personnes il est dur d’imaginer pouvoir parler de tout et de rien avec sa famille, toi t’as d’abord cru que c’était impossible, rougissant et bégayant quand tu devais parler avec ta tante de divers sujets en tous genres. T’es pas vraiment ce que ton physique laisse paraître, timide, chétif, tu n’aimes pas trop avoir les projecteurs sur ta personne et il te faut un certain temps d’adaptation avant de pouvoir complètement te lâcher. Comme avec Jackson à une époque ou encore Darcy et Archie y a quelques mois/semaines. Vanessa n’est pas chiante, elle a toujours les mots justes et le ton qu’il faut pour te rassurer, voilà pourquoi t’es venu la voir aujourd’hui. Mais si au début t’étais assez excité et pressé, la vision de ton cousin qui ouvre la porte est un peu une douche froide. « Salut ! Entre ! » Gêné comme pas deux, tu le suis à l’intérieur en le remerciant d’un signe de tête suivi d’un sourire assez timide. Tu te mets ensuite à lui poser une question par pure politesse car vous n’êtes pas si proches l’un de l’autre. « Plutôt pas mal et toi ? » « Je vais bien, merci… » C’est dingue comment vous n’êtes pas à l’aise l’un envers l’autre, à croire que vous venez de vous rencontrer.

« Sinon qu’est-ce que tu lui veux à ma mère ? » Ouch. Son ton sec te fait pincer tes lèvres alors que tu viens hausser les épaules. « Je venais lui donner de mes nouvelles, je sais qu’elle n’est pas à l’aise avec les SMS et vu que j’aime pas appeler… » Il ne vous reste donc plus qu’à vous voir en personne. Des fois c’est ici, des fois c’est en ville. « Après si je dérange je peux repasser hein ? Je n’ai pas envie de jouer les squatteurs alors que je sais que tu ne m’apprécies pas beaucoup… » Bah quoi ? Autant appeler un chat, un chat, c’est pas ça qu’on dit ?