we're two worlds apart ⋆ sagelie

we're two worlds apart

Feat. @Sage Presley
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temps qui passe, minutes qui défilent. message envoyé, il y a plusieurs heures maintenant, pour confirmer l'heure du rendez-vous, de la séance de cinéma. mais c'est difficile, pour toi, de ne pas être en retard. tu entreprends quelque chose, juste avant, en pensant que ça ne te prendra pas trop de temps, mais tu as tort, comme toujours.

douche prise, vêtements enfilés, pas convaincu, enlevés puis d'autres sélectionnés. tu passes du temps, trop, pour trouver la tenue parfaite. tu veux faire bonne impression, pour sage, pour ce date officiel, le premier d'une longue série, tu espères.  

lorsque tu vois les aiguilles sur l'horloge de la cuisine, tu es surpris de voir que tu as déjà dépassé de dix minutes l'heure prévue ; sauf que tu en mets au moins une trentaine à pied, pour arriver au lieu de votre rencontre. alors, tu abandonnes l'idée de te faire un café avant de partir et enfiles enfin tes chaussures, avant de claquer la porte derrière toi.

tu apprécies sa compagnie, à sage, mais tu sais qu'il risque d'être mécontent de ton retard. tu ne penses même pas à le prévenir, d'ailleurs, téléphone enfouit dans la poche arrière de ton pantalon, que tu n'as pas sorti depuis un moment. tu ignores ses messages, sans le vouloir, ce qui empire ta situation, sans le vouloir. tu te mets en route, d'un pas décidé, à une allure moyenne, ne te pressant pas pour autant.

oh, tu devrais pourtant, charlie, essayer de te dépêcher un peu pour une fois. tu es bien apprêté, tu sens bon, certes, mais c'est présomptueux de ta part de penser qu'on t'attendra toujours. puis, tu commences à le connaître sage, et c'est en passant devant un petit fleuriste que tu trouves l'idée parfaite pour te faire pardonner, cette fois. devant la petite échoppe, tu sors ton porte-monnaie, perds du temps à recompter ta petite monnaie, faute de mieux, pour faire l'acquisition d'une simple rose que tu comptes lui offrir.  

une nouvelle fois, tu vérifies l'heure à ta montre, ne te rends pas compte que tu as déjà presque une heure de retard, et reprends la route. tu es serein, comme d'habitude, même si tu ne devrais pas. tu approches, de toute façon, et ce n'est qu'une histoire de minutes maintenant avant que tu n'arrives au cinéma.  

dernier virage, et tu repères sage de dos, qui t'as attendu malgré tout. sourire sur ton visage qui s'illumine, tu viens cacher la rose dans ton dos, pile au moment où il se retourne et t'aperçoit. il a un air ennuyé sur son visage, lorsque tu es à sa hauteur, et il ne prend pas la peine de te saluer avant de pointer ton retard du doigt. toi, tu te contentes de lui sourire niaisement, admirant ses traits que tu aimes tant.  

- désolé. j'ai essayé de me dépêcher, pourtant.

tu n'as aucune excuse valable, tu aurais pu être ponctuel. mais déjà, le voilà qui se retourne, pressé, pour entrer dans le cinéma où votre film vous attend. alors tu lui attrapes le bras, pour le retenir un peu, pour que tu aies le temps de lui offrir la rose toujours dans ton dos. quand tu as capté son attention, tu sors enfin le grand jeu, fleur que tu viens lui offrir, la plaçant sous ses yeux.

- tu me pardonnes ?  

espoirs, que ce soit suffisant. tu es simple, charlie, et tu ne sais pas si ton attention lui fera oublier ton retard. tu n'essaies pas de te mettre à sa place, lui qui a dû attendre si longtemps que tu ne daignes pointer le bout de ton nez.  

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Feat. @Sage Presley
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sourire béat sur ton visage, dès que tu le vois, et qui ne te quitte pas malgré l'agacement perceptible de sage. il s'en va déjà, séance pour laquelle tu vous as mis en retard, mais tu le retiens d'une main posée sur son avant-bras, pour qu'il te regarde. rose sortie lorsque tu as réussi à capter son attention, son expression ne change pas pour autant. la tienne non plus d'ailleurs, toujours cet air idiot et satisfait qui te colle.

il te pardonne, sage, pour cette fois. il ignore que c'est maladif, chez toi, le retard, et que tu es presque toujours incapable d'être à l'heure. tu ne fais pas exprès, ce n'est pas contre lui, c'est ton cerveau toujours à deux cents à l'heure, qui pense que tu es capable d'être ponctuel. tu relâches un peu ta prise sur son bras, alors qu'il vient prendre doucement ta main, et tu entrelaces vos doigts pendant qu'il te guide dans le cinéma.

tu le suis, sans un mot, tu l'observes commander un sceau de popcorn. il paie maintenant, mais tu sais que tu trouveras un moyen de lui rendre la pareille. la rose, ce n'est qu'un avant-goût de ce que tu es capable d'offrir à quelqu'un qui a réussi à retenir ton attention. oh oui, parce que sage t'intrigue, lui et ses remarques cinglantes, lui et sa mauvaise humeur apparente. tu vois au-delà de tout ça, tu vois le sage intérieur, celui qui semble brisé par une vie trop dure. et tu veux apprendre à le connaître mieux que ça, tu n'es pas aussi idiot que tu le laisses paraître, charlie.

sécurité passée, guidé jusqu'à vos places, tu t'installes sur le siège qu'il te désigne. tu n'as aucune idée de ce que vous êtes venus voir, tu t'es laissé porter par l'excitation d'une relation naissante, et lorsque sage te tend le popcorn, tu en prends quelques un par automatisme.

- les sucré, c'est vraiment les meilleurs.

tu le regardes, toujours souriant la jambe qui commence déjà à tressauter d'impatience. tu n'as jamais aimé les pubs au cinéma, tu ne sais jamais si tu dois te contenter de les regarder en silence, ou si tu dois faire la conversation. sauf que tu es bien incapable de rester là sans un bruit, alors tu choisis souvent la deuxième option.

- alors du coup, on va voir quoi ?

question posée alors que tu l'observes, les yeux rivés sur lui, qui est le centre de ton attention. tu attrapes le sceau de popcorn qu'il tient, pour qu'il ait la main libre, pour que tu puisses entremêler vos doigts à nouveau, au-dessus de l'accoudoir qui vous sépare. tu as toujours ce besoin de contact, de proximité, d'autant plus que vous êtes maintenant officiellement en date. mais déjà, les lumières faiblissent, signe que le début du film est proche.

- oh, ça va commencer.

tu l'observes encore quelques secondes, avant de faire semblant de t'intéresser à la séance. tout ce que tu voulais, c'était être à ses côtés, peu importe l'activité que vous faisiez. chanceux, charlie, tu serres un peu plus ses doigts pour lui signifier que tu n'as aucun intention de le lâcher pour le moment.

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doigts entrelacés, doux contact qui te contente, qui te réchauffe le cœur. tu as l'habitude, charlie, de te montrer tactile avec tes amis, mais avec sage, c'est différent. tu ressens une petite attirance pour lui, d'abord par son physique que tu avais repéré sans difficulté la première fois au mcdo, son lieu de travail. mais tu apprends à le connaître, sous un différent angle, et il te plaît, tu ne te le caches pas. tu te rends bien compte qu'il a du caractère, comme la dernière fois où il s'est moqué de toi, sur tes performances sexuelles.

mais tu ne sais pas pourquoi, ça te plaît. si au début tu étais faussement vexé, tu as vu ce matin là une autre facette de sa personnalité. et personnalité explosive, pleine de surprises, tu aimes ça, toi. tu sais que tu as tant de choses à découvrir à son propos – c'est ce qui t'attire. quand il te répond sur le titre du film que vous allez voir, tu acquiesces, touché qu'il ait pensé à toi, et qu'il ait vu juste à ton propos. tu n'es pas difficile à cerner, charlie, de toute façon.

les lumières qui s'éteignent, les premières images du film qui apparaissent, il pose doucement sa tête sur ton épaule. tu l'accueilles avec plaisir, déposant un léger baiser dans ses cheveux – oh, cette odeur florale qui t'enivre, dont tu ne vas plus pouvoir te passer – et tu reportes ton attention sur l'écran. tu vas faire de ton mieux pour ne pas paraître insupportable, tu sais que tu peux l'être au cinéma. tu tentes de te concentrer, la jambe qui bouge comme incontrôlable, mais tu souffles un coup, tu essaies de te calmer un maximum.

les minutes passent, et tu ris aux premières blagues, tu es bon public. tu fais de ton mieux pour rester immobile dans ton siège, pour ne pas déranger sage qui a toujours sa tête posée sur ton épaule, mais c'est compliqué. alors pour éviter qu'il ne se redresse, tu canalises ton attention sur sa main toujours dans la tienne. distraitement, tu commences la caresser de ton pouce, et tu finis par poser le seau de popcorn sur tes genoux pour jouer avec ses doigts.

de temps en temps, tu lui poses des questions, tout au long du film. peut-être que ça le dérange, tu ne sais pas, mais tu ne peux pas faire autrement, stimulation permanente dont tu as besoin. quelques fois, on te somme de te taire, par des chuuuts plus bruyants que tes chuchotements. au bout d'un moment, tu jettes même un regard sur l'écran de ton smartphone, avant qu'on ne te lance un regard assassin qui fait que tu arrêtes. oh, mauvaise idée que vous avez eu d'aller au cinéma !

alors quel n'est pas ton soulagement, lorsque le générique de fin défile sur l'écran et que les lumières se rallument, charlie. tu souffles un bon coup, tu as l'impression que tes jambes sont engourdies, tout ce temps passé assis sur ce siège. regard curieux que tu poses sur sage, une main toujours dans la sienne, et tu lui lances ton plus radieux sourire.

- c'était cool, non ?? tu veux qu'on aille manger un bout ? il est encore tôt mais on peut se prendre, je sais pas, une gaufre ? je crois que y'a un food truck qui en vend, à la sortie.

tu as toujours cet air idiot, mais c'est parce que tu es heureux d'être là avec lui, malgré tes difficultés. tu serres une dernière fois sa main, avant de le lâcher pour t'étirer – tu n'en pouvais plus de rester immobile.

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douceur de sage, tout au long du film. tu ne sais pas si tu le déranges, mais il répond vaguement à toutes les questions que tu lui poses, sans jamais te regarder de travers – ou même te regarder tout court. absorbé par le film, tu es simplement heureux de le voir s'épanouir à tes côtés, sourires que tu lui lances sans qu'il ne le voit.

enfin, la torture se termine, pour toi qui te sens si coincé dans le petit siège rembourré, et les lumières vous éclairent à nouveau. tu t'étires, il se lève, tu t'empresses de faire la même chose. un squat pour sentir tes longues jambes à nouveau, et tu attrapes ses phalanges, pour le guider vers la sortie.

- bah bien sûr que je paie. tu me prends pour qui ?  

tu le dis sur le ton de la rigolade, évidemment, visage radieux qui reflète ton état actuel, joie. tu prends les devants, maître de la situation, tu t'avances vers les portes closes où la liberté vous attend, sans un regard en arrière. tu sais qu'il est là, qu'il te suit, ça te suffit. a-t-il vraiment le choix, au fond ? tu n'as pas vu ses joues rougissantes lorsque tu as lié vos doigts, plus tôt. tu ne sais pas ce qu'il désire, au plus profond de lui, et comme d'habitude, tu mets la priorité sur tes sentiments. oh oui, parce que tu en as, des sentiments, pour sage. naissants, timides, mais ils sont bien là. pour rien au monde tu ne voudrais que l'instant que vous partagez ne se termine.

- ça me va, en plus il est sympa le parc à côté. j'y vais pas souvent, mais j'aime bien les endroits comme ça... on se sent respirer.

parce que tu ne sais pas te taire, tu combles le vide de la conversation avec des informations futiles, presque inintéressantes. ça te ressemble bien, charlie, de parler pour rien, et tout le long du trajet jusqu'au food truck qui semble vous attendre, tu continues. tu commentes légèrement le film, de ce que tu as retenu. pas grand-chose, certes, mais oseras-tu lui avouer qu'il est celui qui l'a le plus déconcentré, tout au long de la séance ?  

- tu vas prendre quoi comme gaufre ? j'ai trop envie de nutella...

queue que vous faite, plutôt longue, à croire que tous les spectateurs ont eu la même idée que vous. mais ce n'est pas grave, ça ne te dérange pas, tu restes juste là à piétiner, sans jamais lâcher sage, même si vos mains sont un peu moites. et quand c'est à votre tour, ta voix s'élève vers la personne à la tête du petit camion de gaufres, tu édictes votre commande, et à nouveau, l'attente. tu oses un petit baiser sur la joue de sage, geste d'affection que tu n'arrives pas à contenir.  

gaufres préparées, tu es obligé de le lâcher, maintenant, pour sortir ta carte et payer pour votre goûter. porte-monnaie vidé par l'achat de la rose, tout à l'heure, tu n'as pas d'autre moyen de paiement sur toi, et tu tentes le sans contact, bout de plastique que tu plaques contre le terminal de paiement.  

regard que tu lances vers ton ami – ton ami ? ton date ? ton amoureux ? –plein d'affection et de tendresse à ton égard, jusqu'à ce que tu entendes un bip de mauvaise augure. sourcils qui se froncent, attention reportée sur le vendeur, qui te demande de réessayer.  

insérer la carte.

tu souffles un bon coup, parce que dans ton rendez-vous idéal, ce n'est pas censé se produire. pourtant, tu ne ressens aucune honte, simplement un agacement naissant dans le creux de ton ventre. doigts agiles qui tapent ton code secret – paiement refusé. coup d'œil échangé avec le vendeur, qui semble plus exaspéré qu'énervé. tu fais mine de chercher dans ta poche, mais ça ne sert à rien, tu sais que le portefeuille a été vidé pour acheter la fleur.  

- je suis vraiment désolé... j'ai vraiment rien pour payer.

air sincèrement désolé sur le visage, tu te retournes vers sage. tu ne veux pas le faire payer à nouveau, ce n'était pas censé se passer comme ça. mais qui est vraiment étonné, charlie ? c'est si typique de ta part. alors tu cherches la main du bouclé, pour que vous vous éloigniez, bredouilles, avant que le vendeur ne t'interpelle.  

geste commercial, pitié qu'il a eu pour vous, ou simplement pour ne pas jeter la nourriture qu'il a préparé spécialement à votre attention, ton visage s'illumine lorsqu'il vous tend les gaufres. mille fois, tu le remercies, et ce n'est pas encore assez. tu t'excuses aussi, tu es vraiment vraiment désolé, et les douceurs enfin en main, vous vous éloignez. c'est chaud, encore trop chaud pour tenter une bouchée, mais tu es satisfait. rien, ni personne ne fera barrage à votre date, supposé parfait.

- je suis vraiment désolé, sage. mais bon, au moins on a nos gaufres, nan ?  

pas automatiques jusqu'au parc, tu arbores sur ton visage un air béat, stupide diront les rageux. mais vous avez ce que vous vouliez, qui peut t'en vouloir d'être heureux ?  

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feat. @sage presley
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excuses, encore des excuses, tu te confonds en excuses parce que sur le coup, tu ressens un peu de gêne, vis-à-vis du vendeur mais aussi de sage. tu t'en veux, au départ, de ne pas pouvoir les payer, ces gaufres, alors heureusement que l'homme du food truck a bien voulu vous les donner tout de même. tu dédramatises, vous les avez, vos gaufres, non ? tu t'éloignes du camion, suivi par sage que tu ne tiens plus par la main – regret de ne plus pouvoir le toucher, mais tu comptes bien y remédier, parce que tu as besoin du contact physique, en général, encore plus celui du brun.

tu ne sais pas comment définir votre relation. tu commences vraiment à l'apprécier, surtout lorsqu'il est doux comme ça, et tu continues de combler les trous de la conversation par des questions sans queue ni tête. tu parles trop, charlie, égaré dans tes pensées que tu rends publiques, sage qui t'écoute sagement, répond à tes interrogations. le parc n'est plus très loin, les gaufres refroidissent, et tu te réjouis d'avance de pouvoir les déguster, nutella que vous avez choisi tous les deux, choix simple mais délicieux.

perdu dans une de tes théories farfelues, grands gestes qui mettent ta douceur en danger, elle qui est en équilibre dans la paume de ta main. sage est dans ta vision périphérique lorsqu'il trébuche, et d'un réflexe rapide, tu tentes de l'aider, tu le soutiens pour qu'il ne tombe pas. et ce n'est pas lui qui tombe, mais sa propre gaufre qui finit face contre terre, le chocolat embrassant les graviers. tu restes muet, interdit, tu ne sais pas comment réagir parce que tout s'est passé si vite, tu n'as eu le temps de rien faire.

et finalement, tu le regardes lui, si flamboyant, qui a l'air d'un enfant ayant fait une bêtise. son regard passe de sa gaufre à toi, et de toi à sa gaufre. ce n'est pas contre lui, loin de là, mais tu ne peux t'empêcher d'éclater de rire, sur l'absurdité de la situation. d'abord, des gaufres que tu n'arrives pas à payer, puis la chute. c'est un peu drôle, non ? tu ne peux même pas retourner faire la queue pour lui en racheter une, puisque ta carte ne passe pas, alors que tu étais sûr qu'il te restait au moins 20 dollars dessus.

- oh sage ! t'en fais pas va, on va partager la mienne.  

tu essaies de calmer ton fou rire incontrôlable, une larme qui perle à tes paupières. adulte que tu es – soi-disant – tu ramasses la sucrerie devenue immangeable, nutella qui colle au sol, et tu délaisses ton date quelques instants pour aller la jeter dans la poubelle à côté de vous. quand tu reviens, tu as toujours un sourire sur le visage, provoqué par l'hilarité de la situation, et tu t'empares de l'une de ses mains devenue libre, pour l'inciter à te suivre, pour retrouver une proximité physique avec lui.  

- tu veux qu'on se pose sur ce banc ? y'a un peu de soleil, ça va nous faire du bien.

doigts entrelacés, tu adores ça, tu l'emmènes sur ledit banc pour prendre place dessus. de là où vous êtes, vous pouvez voir passer les badauds, les joggeurs et les toutous qui courent dans tous les sens. c'est une bonne heure pour vous promener là, tu le reconnais, parce que le parc est assez animé et tu aimes observer les passants.

- tiens, on peut pas la couper alors tu manges la moitié, je mange le reste ?  

regard amoureux que tu lui lances, es-tu amoureux, toi ? sentiments complexes qui se battent dans ton cœur tu l'apprécies, c'est certain. tu lui passes la gaufre, heureusement que vous aviez choisi la même, tu es sûr que ça va lui plaire. ça ne te dérange pas de partager, au fond tu trouves ça même un peu romantique. et même si ça rend la tâche plus compliquée pour lui, tu ne lâches pas ses phalanges, parce que tu aimes la chaleur de ses mains, parce que tu veux le savoir tout contre toi.  

- t'aimes les chiens, toi ?  

changement de sujet brutal, ton regard suit un animal venu renifler vos pieds, que tu essaies de caresser en te penchant, avant qu'il ne soit rappelé par son maître. tu n'as jamais eu d'animaux, charlie, mais tu aimes les voir jouer dehors, ça te rappelle qu'il faut toujours se montrer positif, apprécier les petites choses de la vie. tu te demandes si sage pense la même chose que toi.

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feat. @sage presley
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gaufre chue, hilarité que ça provoque, chez toi, lorsque tu vois la moue boudeuse de sage. larme à l'œil, tu finis par te calmer, te pencher pour ramasser la sucrerie et aller la jeter non loin de vous. il ne t'entend pas la première fois, lorsque tu lui proposes de partager la tienne et tu vois que sage ne s'en remet pas. toi, tu continues d'avancer en prenant sa main, pour qu'il ne puisse plus apercevoir la trace de chocolat sur le bitume, la trace de sa maladresse.

maintenant assis sur un banc, tu remarques bien que le brun est toujours préoccupé par la gaufre jetée, alors une deuxième fois, tu lui dis que vous allez partager la tienne, ce qu'il refuse d'abord. mais tu ne lui laisses pas tellement le choix, pas vrai ? toujours la main dans la sienne, tu la lui tends pour qu'il l'attrape de ses doigts libres. c'est là qu'un chien vient renifler le bout de tes sneakers, et c'est l'occasion parfaite, pour ton cerveau en ébullition, de changer de sujet. simple question que tu lui poses, alors qu'il te rend la gaufre, que tu refuses machinalement, sans vraiment y penser.

ton attention est complètement reportée sur le chien qui court au loin maintenant, fini les questions posées sur le film, fini les histoires de gaufres volantes. tu écoutes la réponse de sage – oh, cette voix, douce et posée qui s'élève, qui fait vibrer tes tympans, que tu aimes écouter.

- rex, vraiment ?? si j'avais un chien, je l'appellerais... je sais pas. rocky ? buddy ? je suis pas trop original, j'ai jamais eu d'animaux.

tu ris un peu, à la fois pour réagir à sa confession, sur le chien de son père, et pour te moquer de ta propre imagination. tu sais être créatif, oui, mais lorsque tu écrivais des histoires ridicules quand tu étais petit, tu n'arrivais jamais à nommer tes personnages. heureusement que tu t'es tourné vers le dessin et la peinture, ça te correspond mieux, même si tu as recours à de petites aides illégales pour t'aider dans ton processus de création. ça, tu ne l'avoueras pas à sage, pas pour le moment.

- tu sais que charlie, c'est un nom grave répandu pour les chiens ? quand j'étais petit, on se moquait un peu de moi à cause de ça, je crois.

rire doux-amer, à l'évocation de ces souvenirs. parce que si clara ne t'avait pas dit que les gosses à l'école qui aboyaient à ton passage le faisaient méchamment, tu ne l'aurais jamais réalisé. mais tu t'en fiches, tu l'aimes bien, ton nom, surtout quand c'est sage qui le prononce. il prend une toute autre dimension, lorsqu'il le dit, ou qu'il le soupire... oh, image que tu effaces de ton esprit divaguant, tes éclats d'océan qui viennent se perdre sur les traits de sage, toujours occupé à déguster votre gaufre.  

- mais bon, on s'en fout. tu m'avais demandé mon animal préféré ?  

perdu, dans tes pensées, tu avais oublié de répondre à la question qu'il t'avait posée, à son tour. tu rectifies le tir, maintenant, en prenant un air pensif, ton pouce qui caresse doucement le plat de sa main.  

- je crois que j'en ai jamais vu en vrai... mais je pense que c'est le paresseux. ils ont vraiment un air débile, et ils sont ultra lents ! parfois, j'aimerais bien leur ressembler. et toi, les chats du coup ?  

bleu de tes yeux qui vient se perdre dans le chocolat de ses iris, les mots t'ont échappé, parlant plus vite que tu ne penses. tu ne veux pas faire référence à ton hyperactivité, s'il ne pose pas de questions, il n'a pas besoin de savoir. tu préfères enterrer ta réflexion sur toi-même en reportant la conversation sur lui. oh oui, sur lui dont tu veux tout connaître, te nourrir d'anecdotes et d'informations à son sujet. pour toi, sage est bien plus qu'un jouet sexuel, et même si vous avez commencé à vous côtoyer comme sexfriends, tu espères maintenant plus que ça.

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feat. @sage presley
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tu n'as aucune idée de ce qui peut bien se passer dans la tête de sage, encore moins les souvenirs que tu as fait remonter en vous conduisant au parc. toi, tu veux seulement profiter de sa présence, à tes côtés, et du soleil couchant qui tend à vous éblouir. tu ris à ton propre manque d'imagination, pour les prénoms animaliers, et surtout lorsqu'il te confie que son chat à lui s'appelle pedro. nom amusant, aux connotations hispaniques que tu n'aurais jamais choisi pour ton chat, mais aux rythme agréable et facile à retenir.  

esprit perdu, tu continues sur ta lancée, tu te confies un peu sur ton passé, tes relations catastrophiques lorsque tu étais petit. tu t'en veux d'avoir évoqué des souvenirs tristes, et tu ne regardes pas la mine sérieuse de sage lorsque tu prononces ces mots, qui ont dépassé tes pensées une fois de plus. au lieu de ça, tu veux aussitôt changer de sujet, mais la remarque de sage sur la tortue appelée charlie t'arrache un petit sourire, tes yeux qui roulent vers le ciel.  

souvenir d'une question qu'il t'a posé, tu reviens sur un sujet plus léger, tu lui parles de ton animal préféré, le paresseux, et encore une fois, tes lèvres sont plus rapides que ton encéphale. heureusement, sage ne relève pas ce que tu viens de dire, et tu remarques finalement qu'il s'est rapproché de toi. ton pouce, qui tient toujours ses doigts contre les tiens, effectue des petits cercles, tant pour te détendre que pour lui montrer ton affection.  

- sérieux, t'es en train de me dire que tu vas m'emmener voir des paresseux ?? on pourrait aller à l'aquarium aussi, je pense que doit y avoir des méduses.

enthousiasme sincère, tu tournes ton visage vers le sien, les yeux pétillants, avant d'accueillir sa tête contre ton épaule. tu aimes quand il fait ça, tu ne vas pas te le cacher. tu aimes pouvoir le sentir proche de toi, sentir par la même occasion le doux parfum qu'il dégage. comme au cinéma, tu déposes un petit baiser sur ses cheveux qui te chatouillent le bout du nez, avant de reporter ton attention sur les passants pressés du parc. toi aussi, tu as oublié la gaufre qui gît, inerte, sur sa cuisse. tu n'as pas pu y goûter, à la sucrerie, mais ce n'est pas grave. trop de papillons déjà dans le creux de ton ventre, d'excitation à l'idée d'aller voir des paresseux. tu es comme un enfant, charlie, facile à combler.  

cigarette qu'il te demande, tu te redresses un peu, rappelé à l'ordre, à la réalité qui vous entoure. tu fais attention à ne pas le déranger, parce qu'au fond de toi, tu ne veux pas qu'il s'éloigne, tu veux le garder tout près de toi.  

- oh, attends. je dois avoir ça dans la poche.

obligé de le lâcher, pourtant, tu utilises tes deux mains pour mieux fouiller dans les poches de ta veste en jean. tu ne sais jamais trop où elles sont, tes cigarettes. tu les ranges toujours au hasard, dans celle qui a le plus de place, celle que tu atteints en premier. mais tu sais que tu en as, cette fois, que tu pourras accéder à sa requête sans le décevoir à nouveau.

quelques secondes de recherche, et tu sors enfin le paquet abîmé par ta désinvolture. tu le secoues un petit peu, pour être sûr qu'il est bien plein, avant de l'ouvrir et de le tendre à sage pour qu'il en prenne une. tu n'es personne pour lui dire de ne pas fumer, puisque dès que ses doigts viennent te voler une cigarette, tu approches le paquet de tes lèvres pour en glisser toi-même une entre celles-ci.  

- attends, faut que je cherche mon feu, si j'en ai un...

qui marche. parce qu'avec toi, c'est un peu un running gag. si tu fumes, tu as bien au moins un briquet sur toi, si ce n'est deux. mais ta négligence, avec tes affaires, fait que bien souvent, ils n'ont plus de gaz ou la pierre est trop usée. parti à la recherche dans ta veste, encore, tu finis par en sortir deux, dont un que tu lui tends immédiatement. tu testes celui que tu as gardé, oh miracle, tu arrives à allumer ta cigarette du premier coup, d'un geste habitué. volutes de fumée qui s'envolent dans les airs, bouffée que tu recraches de tes poumons, tu te sens un tout petit plus détendu, avec ta dose de nicotine.

- t'as une idée de ce que tu veux faire, quand t'en auras marre du mcdo ?  

question posée après quelques longues secondes de silence et de réflexion, tu changes à nouveau de sujet. tu es pensif, charlie, comme toujours, et tu veux apprendre à le connaître, sage, en dehors du lit. tu veux tout savoir de lui, quelles sont ses passions, ses ambitions, ses rêves. tu t'intéresses réellement à lui, et pour quelques phrases, tu ne veux plus monopoliser la conversation, comme lorsque tu lui posais toutes ces questions un peu plus tôt, auxquelles il se contentait de répondre.

tu attends sa réponse, mais tu ne reprends pas sa menotte. pas que tu ne le veuilles pas, non, tu aimes avoir sa paume dans la tienne, mais tu as maintenant l'une de tes mains occupée par ta cigarette, et tu as trouvé dans l'autre le refuge de ton briquet, avec lequel tu as commencé à jouer, comme si tu étais nerveux. tu ne l'es pas, pourtant, c'est juste que tu ne peux pas t'empêcher de le tripoter, à la manière d'un fidget toy.  

(c) Niagara (fiche) ;