Music, food and wine, oh my! (feat. Camden & Ruby)

« Music, food and wine, oh my!
»

@Camden J. DiLaurentis & Ruby

J’étais tombée un peu par hasard sur une annonce dans un journal. La recherche d’un.e musicien.ne pour l’inauguration d’un restaurant. À priori, ce n’était pas un petit restaurant passe-partout. J’avais fait quelques recherches, et le chef ouvrait à Seattle le troisième de ses restaurants, après deux autres grandes villes américaines. C’était certainement une belle opportunité pour moi. Je n’avais donc pas trop réfléchi avant de postuler, parce que tergiverser aurait pu me faire perdre l’opportunité. J’étais certaine de faire l’affaire. Après tout, j’étais une touche à tout au piano, j’étais capable autant de me mettre dans un univers pop que classique, passant par le jazz et  tout un tas d’autres styles. Je n’allais clairement pas laisser passer cette chance bêtement !

J’avais rendez-vous au Starbucks, qui était à deux pas de la colocation. Colocation que je songeais à quitter, avec le départ des différents membres. Payer la totalité du loyer, ça me paraissait impossible. Les choses s’étaient faites vite, j’étais encore en pleine réflexion à propos de ce que j’allais faire. Toujours était-il que je m’étais préparée avec application pour mon prochain entretien d’embauche. J’avais préparé mon CV, mes lettres de référence de la part de certains de mes professeurs du conservatoire de Cork, ainsi que des extrais musicaux dans plusieurs styles, certains du conservatoire, d’autres des événements auxquels j’avais participé depuis mon arrivée à Seattle. Du piano-voix et du piano seul, bref, un petit panel de ce dont j’étais capable.

Je n’étais pas du genre stressée, au contraire même, j’étais plutôt sûre de moi en général. J’avais donc fait en sorte de ne pas me mettre en retard, histoire de faire la meilleure impression possible. Bonne impression qui, je l’espérais, passerait aussi par ma tenue, que j’avais choisie assez simple pour ne pas paraître tape-à-l’œil, mais également assez chic pour donner bonne impression. Bref, j’avais opté pour un basique du dressing féminin, la robe noire, dans une coupe légèrement patineuse,avec une paire de doc martens, parce que quand même, hors de question d’en faire des caisses. J’étais plutôt rock sur les bords, comme fille. Enfin, j’avais des escarpins quelque part s’il le fallait …

J’étais arrivée à l’heure. Étonnamment, le café était plutôt vide par rapport à d’autres fois. En tous cas, il n’y avait qu’un homme seul, et puisque je n’étais pas timide, je pris le parti de me dire que c’était sûrement mon potentiel employeur. J’accrochais un sourire léger sur mes lèvres, un peu ma marque de fabrique, avant de me diriger vers lui et lui adresser la parole, voix douce mise en avant.

« Bonjour, monsieur DiLaurentis ? Je suis Ruby O’Sullivan. »

Premier contact, simple et efficace.  

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@Camden J. DiLaurentis & Ruby

Comme d’habitude pour un entretient, j’alignais toute les bases d’une vraie professionnelle. J’étais à l’heure, dans une tenue conventionnelle et adaptée au moment. J’avais également pris mes références, ainsi que certains extraits sur mon téléphone afin de montrer de quoi j’étais capable dans mon domaine. J’avais une vidéo regroupant plusieurs styles, chantés ou non, en mode medley, notamment. Elle durait environ six minutes, ce qui pouvait paraître beaucoup, mais n’étais pour autant pas tant pour montrer l’étendue de mes capacités. J’avais également d’autres vidéos dans des styles plus précis, en fonction de ce qu’il rechercherait également. Pour certains, le chic était le jazz, pour d’autre de la musique classique. J’étais capable des deux, et de biens d’autres choses également. En tous cas, j’avais fait mouche pour trouver qui était mon potentiel futur employeur et me présenter en bonne et due forme. Lorsqu’il me proposa de m’asseoir, je m’exécutais, car c’était bien plus confortable pour l’entretien de cette manière, on n’allait pas se mentir. Je lui répondis avec un sourire.

« Enchantée, Camden. Je vous en prie, appelez-moi Ruby. »

Je n’étais pas moi-même très à cheval sur le côté formel lorsque l’on s’adressait à moi. Au contraire même, la plupart du temps je m’avérais être plutôt très détendue sur la façon dont on me parlait. En tous cas, Camden ne tarda pas à rentrer dans le vif du sujet. Au moins ni lui ni moi ne perdrions de temps si jamais l’entretien n’était pas concluant, ce qui était aussi bien ainsi. Je pris soin de prendre quelques documents et de les poser sur la table avant de répondre.

« En effet, j’en ai entendu parler. Je suis ravie de l’opportunité de pouvoir postuler pour cette date importante. » Bien qu’un peu trop formelle, cette réponse était sincère. Mais après tout, j’étais là pour essayer de me vendre, alors même si ma franchise naturelle n’était jamais très loin, c’était une occasion qui nécessité une approche formelle. J’enchaînai ensuite sur mes références. « Je suis en effet pianiste ainsi que chanteuse selon les besoins, diplômée du  Conservatoire de Cork, en Irlande. Je me suis permis de venir avec quelques références et recommandations de mes anciens professeurs. » Je fis glisser les références en question vers le brun. « Elles sont accompagnées des contacts, si jamais vous désirez les vérifier. »

Il n’y avait pas énormément de documents, mais ce n’était pas nécessaire. Dans le milieu de la musique, mon école était connue, et mes professeurs aussi, si l’on faisait quelques recherches. Aucune des lettres ne manquait d’éloges à mon sujet, sans en faire trop. Résumé de situation : élève appliquée, fiable, talentueuse. Tout à fait moi, sans vouloir m’en vanter outre mesure. J’étais sûre de moi, pour ce qui était de les faire vérifier. Je savais que parfois, certains falsifiaient ce genre de documents. Pour ma part, je les avais obtenus le plus légalement qui soit, c’est-à-dire de la main de chaque personne, avant mon départ de mon île natale. Bien évidemment, je hochai la tête, lorsqu’il demanda à voir quelques extraits, avant de sortir mon téléphone portable de ma poche. Je chargeai la vidéo, augmentant le son afin qu’il puisse avoir un bon aperçu.

« J’ai amené un petit medley général. Si vous vouliez entendre des styles plus particuliers, j’aurais également quelques vidéos. Pardonnez la qualité du son du téléphone, mais je pense que ça vous donnera un premier aperçu assez large de mes compétences. »

La vidéo était un véritable passe-partout, car elle contenait de la musique classique, un essai jazz instrumental seul, une version piano-voix d’une chanson pop-rock, un peu de blues. De quoi prouver que j’étais une touche à tout dans mon domaine. Une touche à tout douée, mais aussi travailleuse. L’ouverture du restaurant étant dans quelques semaines, j’aurais le temps de travailler précisément ce que le chef DiLaurentis voudrait entendre dans son établissement.