Sur place ou à emporter ? ( PV Anton )

Pourquoi Seth continuait à venir dans ce café ? ça, c'était une sacrée bonne question. C'était le seul endroit qu'il fréquentait et qui maintenait un semblant de sociabilité dans sa vie, on ne pouvait pas dire que c'était réellement le cas dans les jeux en ligne, on ne pouvait pas dire qu'il était sociable dans son travail, et est-ce que sortir dans un bar pour se trouver un plan d'un soir pouvait être considéré ainsi ? Ce n'était pas comme s'il gardait le numéro de ses conquêtes ou même leur nom. Il pourrait même très bien les recroiser dans la rue sans même les reconnaitre, quel homme charmant, n'est-ce pas ?

Il avait mis un jour les pieds dans ce café, principalement parce qu'il est un grand fan de café, à ce moment-là, il venait à peine d'emménager, il n'avait pas encore sa connexion d'installée et pas encore de cafetière, c'était donc un bon endroit pour avoir de la connexion et un bon café. Le premier endroit qu'il avait adopté à Seattle, mais voilà, il y avait eu aussi une rencontre un peu spéciale. Il y avait ce garçon, Anton, le propriétaire du café. Il n'avait pas très bien compris pourquoi il lui avait parlé la première fois, ni la seconde, une relation un peu étrange s'était installée entre eux, où Seth l'envoyait régulièrement sur les roses et pourtant, il revenait toujours. Il commençait à penser qu'il était maso, si c'était le cas, c'est sûr qu'il avait trouvé la bonne personne, mais il ne s'y prenait pas de la bonne façon pour le mettre dans son lit.

Ce n'était donc pas inhabituel pour lui de venir ici, passer quelques heures avec son ordinateur portable, c'était presque devenu à la fois une routine et une invitation puisque Anton semblait toujours présent à ce moment-là. Mais aujourd'hui, alors qu'il passait la porte de cet endroit qui était un peu devenu comme son deuxième chez-lui, il n'aperçut pas le petit minois habituel. Il passa au comptoir pour passer commande.

- Comme d'habitude.

Vu la mine dubitative du barista devant lui, certainement un nouveau, il se reprit en roulant des yeux.

- Un Macchiato Caramel avec un shot d'expresso au nom de Seth. S.E.T.H.

Il précisa puisque les barista étaient incapables de noter son nom correctement ou sans mettre un numéro de téléphone en-dessous. Il attendit sa commande pour prendre son café et se mettre sur une table un peu tranquille, tout en jetant des regards comme s'il attendait qu'Anton arrive.

C'était compliqué de dire que Seth était asocial alors qu'il venait ici alors qu'il pouvait rester chez lui, enfermé à double tour. Enfin, si on oubliait Robyn qui viendrait certainement frapper à sa porte pour x ou y raison. Mais l'appel de la console, ça, c'était vraiment plus fort que tout, donc il sortait, ça lui permettait de se concentrer et de se vider un peu la tête, mais si finalement, il ne faisait que bosser. Et pourtant, sans s'y attendre, cet endroit était devenu comme un repère pour lui, un endroit où il avait sa place, malgré son comportement dédaigneux, parfois de connard même, il y était toujours bien accueilli et il avait commencé à prendre ses aises. Il eut un semblant de sourire alors qu'Anton faisait finalement son apparition, avançant droit vers lui. Quand il disait qu'il pensait qu'il était maso.

- Qu'on me fiche la paix, par exemple ? Mais comme d'habitude, cela semble être trop demandé.

Il leva finalement son regard vers lui, comme une douce provocation alors qu'il prenait une longue gorgée de son café, toujours aussi bon. En vérité, il n'avait pas grand-chose à reprocher à cet endroit, le café était bon, le personnel était charmant et le supportait quasiment tous les jours, il ne savait franchement pas comment ils faisaient pour ne pas simplement le remettre à sa place. Ou au moins essayer, car c'est vrai que Seth ne se laissait pas facilement désarçonner. Il aimait avoir un certain contrôle des choses et il n'était pas du genre à se laisser impressionner par quelqu'un, c'était même à se demander comment il arrivait à éviter les bagarres.

- Vous donnez dans le "monsieur" maintenant ? Monsieur Williams, moi qui pensais être devenu un client fidèle à vos yeux, ne suis-je finalement qu'un inconnu ? Vous me blessez.

Ou comment faire sa Diva, chapitre trois, alinéa sept. Évidemment, il ne disait cela que pour l'embêter, c'était devenu une sorte de jeu entre eux, en tout cas, c'est comme ça qu'il le voyait.


@Anton Williams