01. Never expected that || ft. Jay

01. Never expected that

feat. @Jay Lee ☾

OOTD ☾☾ I wanna sleep next to you
But that's all I wanna do right now
And I wanna come home to you
But home is just a room full of my safest sounds

Les écouteurs dans les oreilles, Lawrence était sagement assis à côté d’une toute petite mamie. Le contraste entre leurs tailles rendait presque l’image comique, comme si un dessinateur avait fait exprès de les placer ainsi afin de faire sourire son lecteur. Elle lui lançait des regards, du coin de l’oeil, bien curieuse de ce carton qu’il tenait si précieusement. Il était difficile de deviner ce que c’était, mais cela semblait fragile… et ça sentait drôlement bon ! Était-ce le parfum du jeune homme ou était-ce ce qu’il tenait ? Elle n’arrivait pas à le savoir. Sa curiosité ne serait jamais satisfaite puisque le jeune homme appuya sur le bouton pour signaler qu’il souhaitait descendre au prochain arrêt. Croisant son regard, Law hocha doucement la tête pour la saluer en lui offrant un doux sourire. Il secoua sa main pour que sa manche retombe plus bas sur celle-ci, préférant couvrir cette cicatrice gênante laissée par une de ses nombreuses brûlures. Les médecins avaient dit qu’elle serait moins visible avec du temps. S’il avait de la chance, elle partirait complètement, mais… ils n’avaient pu lui promettre à 100% que ce serait le cas. Lawrence laissa une mère et son enfant passer devant lui, puis descendit à son tour de l’autobus. Il faisait bien attention à n’accrocher personne. Son corps ne lui faisait plus mal, de manière générale, mais il préférait ne pas prendre de chance et ne pas éveiller de douleurs inutiles. Son regard se balada sur le paysage urbain, tâchant de se situer et de se rappeler le chemin à emprunter pour se rendre à la caserne. Ses parents et sa soeur avaient dit que c’était une bonne idée d’y aller et de les remercier avec une fournée de délicieux desserts assortis. Tout le monde aime la bonne nourriture et le sucré est davantage associé à la détente et aux petits bonheurs, non ? On offre généralement des chocolats, des gâteaux ou des friandises afin de remercier. Les chips et les cornichons marinés sont rarement le cadeau choisi pour exprimer sa gratitude !

La musique continue de bercer ses pas. La ville est animée comme toujours, même s’il n’est que mercredi en fin d’après-midi. Les voitures font la file indienne sur les rues, les trottoirs ne sont jamais délaissés par les piétons, les petits cafés ont tous au moins une poignée de clients. C’est beau toute cette vie, cette diversité et tous ces détails qui rendent le moment unique. Si on ne l’avait pas sauvé, il y a un mois et 6 jours de cela, Lawrence n’aurait pas pu en savourer la moindre seconde. Il était prêt à mourir… sans l’être pour autant, lorsque son corps l’avait finalement abandonné, au milieu des flammes. Il était reconnaissant de tout ce qu’il avait pu vivre, mais désolé de ne pas pouvoir expérimenter plus. Désir probablement paradoxal, puisque si on lui demandait ce qu’il veut de plus, il ne saurait pas quoi répondre ? Plus de… vie ? Plus de temps avec ses proches, plus d’éclats de rire, plus de repas préparés avec soins, plus de sourires, plus de larmes, plus de baisers, plus de papillons dans le ventre, plus d’orgasmes, plus de découvertes… Mais, en même temps, le jeune homme considérait avoir vécu une vie satisfaisante et pleine. Il n’avait pas vraiment de regrets. C’était une expérience étrange que de frôler la mort du bout des doigts… Bien que dans son cas, c’était plutôt elle qui avait tenté de l'embrasser, littéralement !

Time goes by and I can't control my mind
Don't know what else to try, but you tell me every time
Just keep breathin' and breathin' and breathin' and breathin'
And oh, I gotta keep, I keep on breathin'

Lawrence s’arrête, ferme les yeux et se concentre sur sa respiration alors qu’il inspire un grand coup. Ses émotions sont un peu folles depuis l’incendie. Les souvenirs l’attaquent sans prévenir et son coeur s’emballe. La peur revient lui caresser la nuque. La panique essaie de s’inviter. Il a peut-être l’air un peu con, en retrait sur le trottoir, à tenir son carton blanc et à inspirer profondément. Le jeune homme s’en fiche toutefois. Une fois le calme retrouvé, il reprend son chemin. Le temps ne s’étire pas pour se jouer de lui, le laissant arriver quelques minutes plus tard à sa destination. Le Coréen n’est jamais venu. Il ne sait donc pas s’il doit cogner à une porte ou simplement entrer. L’hésitation ne s’éternise pas, puisqu’il voit qu’une porte de garage est ouverte ? Il y a un camion de pompiers et quelques personnes autour.

-« Bonjour ? » lança-t-il, un peu nerveux malgré lui à l’idée de passer par un endroit où il ne devrait pas être. « Je suis Lawrence Hwang. Vous ne savez sûrement pas qui je suis, mais… vous m’avez sauvé la vie, le soir de la Saint-Valentin ? » continua-t-il, se disant que s’il s’expliquait, on le prendrait moins pour un perdu.

Un adorable sourire aux lèvres, il espère qu’on lui pardonnera son intrusion.

-« J’ai apporté … des desserts que j’ai faits - je suis chef personnel - pour vous remercier. » ajouta-t-il en indiquant son carton blanc.

01. Never expected that

feat. @Jay Lee ☾

OOTD ☾☾ Lawrence fut rassuré de ne pas se faire jeter dehors à grands coups de hoses et de ne pas avoir commis une erreur offensante en s’invitant à l’intérieur. Les pompiers semblaient plutôt chaleureux même, l’accueillant avec le sourire. Était-ce parce qu’ils sont naturellement comme ça ou parce que tout le monde aime les pâtisseries de la reconnaissance ? Quoique le chef se doute que tous les petits plats apportées soient toujours bons. Parfois, le coeur y est, mais le talent… ? Il se rappelait encore les quiches que sa tante faisait à chaque année pour Pâques. Tout le monde disait toujours qu’elles étaient délicieuses (par pure politesse) et les glissait aux chiens, dès qu’elle avait le dos tourné. Ce fut toutefois problématique lorsque l’un des animaux tomba malade et qu’il ne put donc plus se sacrifier pour la famille. Ce genre d’incidents arrive-t-il aux pompiers ? Des gestes bienveillants, remplis d’une réelle reconnaissance mais dont l’exécution laisse à désirer ? Ils ne semblaient toutefois avoir peur de ce que leur apportait le jeune garçon. Peut-être que le couple qui l’engageait (et dont l’appartement a pris feu) est venu les remercier déjà et ont expliqué ce qui s’est passé. À moins que l’histoire ait déjà été partagée par les assurances ou il ne sait trop quoi.  Law ne savait pas trop, n’ayant pas désiré rattraper tout ce qu’il avait raté durant son séjour hospitalier (pas la partie qui tournait le couteau dans la plaie, du moins). Il était aussi possible que les pompiers soient tellement habitués à braver le danger qu’une petite casserole agrémentée de gastro ne leur faisait plus peur.

Un autre homme qui n’avait pas froid aux yeux s’approcha d’eux. L’esquisse souriante sur le visage du plus jeune s’agrandit un peu, ses pupilles se dilatent sans qu’il ne puisse rien y faire. Il est plus que séduisant. D’ailleurs, ses traits ne lui rappellent-ils personne ? Il ressemble vraiment à cet étudiant un peu plus vieux pour qui son petit coeur d’adolescent battait comme s’il n’y avait pas de lendemain. C’est cependant impossible, non ? Lawrence a souvent eu la folle idée de taper son nom sur les réseaux sociaux et de voir s’il le retrouvait, mais il ne l’a jamais fait. Ils ne se sont jamais parlés lorsqu’ils allaient à la même école et bien qu’extraverti, le jeune homme ne l’était pas au point d’envoyer des messages dans l’univers en n’ayant pas de bonnes raisons. Qu’aurait-il dit ? “Allo ! Je crushais sur toi au secondaire, vois-tu quelqu’un en ce moment ?” Même lui savait que c’était un peu fou ! On le ramène dans l’instant présent en lui disant que c’est le top modèle qui lui a sauvé la vie. Vraiment ? S’il avait su, il aurait peut-être joué avec le feu plus tôt !

-« Je ne faisais que mon boulot… »

-« Je suis sensé être moins reconnaissant d’être encore en vie… parce que vous n’avez fait que votre travail ? » demanda-t-il avec un petit rire nerveux.

Il n’avait pas voulu être désagréable, mais n’avait pas réfléchi en soulignant qu’il n’était pas vraiment d’accord avec sa logique. Ce pompier (en plus d’être trop beau) était apparemment trop humble. C’était fou combien il ressemblait à ce garçon qui avait hanté ses pensées les moins familiales ! Comment pouvait-il avoir la tête de celui qu’il avait longtemps (secrètement) surnommé “son futur mari” ? Enfin… en version plus âgée. Version vin fin qu’on rêve de déguster pendant des heures avec un repas de gourmet !

-« Je… »

-« Je… » commença-t-il mais il s’arrêta, les deux ayant repris la parole en même temps. « Pardon, allez-y. » reprit-il, doucement embarrassé d’être… sur la même longueur d’onde ?

Ou s’imaginait-il quelque chose ?

-« Pardon, je…j’ai été totalement surpris. On…se connait, non ? »

Lawrence n’avait même pas remarqué qu’on lui avait pris le carton des mains, ses bras restant tendus dans le vide. Il craint pendant un instant d’échapper son paquet sous la surprise et c’est ainsi qu’il se rend compte qu’il ne l’a plus. Un sourire gêné s’étire sur son visage alors qu’il laisse retomber ses bras et glisse ses mains dans les poches de son pantalon, à défaut de savoir quoi en faire. Ils se connaissent ? Vraiment ? Le chef n’arrive pourtant pas à se rappeler les moments qu’ils auraient pu partager (et comment aurait-il pu oublier un visage aussi exquis ?). Il n’y a qu’une option qui lui reste en tête, mais… non ? Le monde n’est pas si petit ? Ça ne peut pas être…

-« Jay Lee. Je crois qu’on était dans la même école, il y a longtemps… »

QUOI ?! S’il buvait son fameux vin, il l’aurait recraché partout ! Son regard déshabilla balaya son interlocuteur de haut en bas. C’est pour ça qu’il rêvait déjà de se noyer dans ce regard pour le reste de sa vie (et de le ravager sur son lit, son canapé, son comptoir de cuisine, bref n’importe où). Adolescent, il avait souvent soupiré son nom et l’avait observé avec un sourire niais (n’osant pourtant jamais aller l’aborder. Jay était plus vieux, plus cool… inaccessible).

-« Oui ! On était à la même école. Je pense que tu as été mon plus gros crush d’adolescence ! » admit-il très sincèrement en riant. « Je ne pensais pas que tu savais qui j’étais… encore moins que tu t’en rappellerais. » ajouta-t-il avec un sourire ravi.

Aurait-il dû se taire ? Ne rien dire ? Sa franchise était aussi louable que… stupide. Mais bon, il n’avait rien dit de mal. Law avait eu la présence d’esprit de ne pas continuer en admettant que son coeur d’adolescent semblait se réveiller, une fois en face de lui.

-« Sinon… Je suis devenu chef personnel… comme j’ai déjà dit… » commença-t-il, se rendant compte que la nervosité l’invitait à se répéter. « Et… je voulais remercier tout le monde… avec… des pâtisseries qui ont visiblement disparues ! » avoua-t-il une esquisse amusée et embarrassée aux lèvres. « Je peux t’inviter à manger ? Pour te remercier ? Chez moi ? Ce serait mon tour de ne faire que mon travail. » proposa-t-il espérant (beaucoup trop) que la réponse serait positive.

L’adolescent toujours quelque part dans son âme allait-il lui faire un high five d’avoir enfin trouvé le courage (et une raison) de se rapprocher du fameux et magnifique Jay Lee ?