No warning sign, no alibi (Elias)

No warning sign, no alibi

Allongé sur le banc de la cellule, je fixai le plafond comme si un trou allait s'y former et qu'un superhéros allait me délivrer de là. Mais je n'étais pas dans un film et j'allai surement encore passer la nuit ici. Dire que je n’avais rien fait de mal en plus, ce n'est pas comme si j'avais forcé qui que ce soit à me payer pour venir à cette fichue soirée d'anniversaire. C'était toujours une mauvaise idée les fêtes avec des étudiants. Ce n'était pas pour cette raison que je me retrouvai au trou, mais parce que ces abrutis avaient eu la bonne idée d'acheter de la drogue pour s'éclater encore plus. La musique était forte et naturellement les voisins avaient appelés les flics. Résultat : fouille et tout le monde avait été arrêté. Y compris moi, alors que je n’avais pas touché à cette drogue, j'étais juste occupé avec l'hôte de la soirée dans une chambre à lui faire découvrir la plus belle fellation de sa vie. Et un policier était donc arrivé en nous trouvant dans une situation assez gênante. Evidemment, tout le monde avait été interrogé, moi y compris. On m'avait balancé, enfin celui qui m'avait acheté m'avait vendu au flic en pensant que ça prouverait sa bonne foi. Je n’avais pas nié non plus ce que je faisais. Autant dire que le statut de "pute" dans un commissariat ça ne passe pas très bien. J'aurai pu me servir de mon nom et leur dire de taper sur google mais je n'avais pas envie de faire ça. De devoir une dette envers mon héritage - si j'en avais encore un.
Un par un, les fêtards étaient partis de là en ayant payé leur caution. J'avais entendu des parents furieux au loin. Je n'avais pas les moyens de payer ma libération et appeler quelqu’un pour m'aider ce n’était pas dans mes principes. Je n'avais pas envie de leur devoir quelque chose, d'autant plus que je ne serai pas capable de leur rembourser une telle somme avant plusieurs mois. 1000 dollars ce n'était pas rien. Double peine du coup pour ma poire. En soit, ce n'était pas un endroit désagréable. Il ne faisait pas froid contrairement à mon studio et la nourriture était gratuite. Mais bon, c'était sûr que d'être enfermé ce n'était pas terrible.
Le cliquetis dans la serrure m'avait sorti de mes songes et je me redressai, prêt à mordre si jamais je devais me défendre.

- Vous pouvez sortir. Vos effets personnels sont à l'accueil

- Euh...j'ai rien payé

- Quelqu'un l'a fait pour vous, estimez-vous heureux

Je clignais des yeux, me demandant qui avait pu faire ça. Le policier commençant à se montrer impatient, je me levais du banc avant de sortir de la cellule. J'espérais que c'était pas mon père, que pour une raison x il avait appris pour mon emprisonnement et avait réussi à me retrouver. Si c'était l'un de mes amis, et bien...Je supposais que j'aurai plus qu'à dire mille fois merci. Je me dirigeai donc vers l'accueil pour récupérer mes affaires et tombait sur un visage familier. Oh merde. C'était peut-être juste une coïncidence, Elias travaillait avec le procureur, ce n'était donc pas bizarre qu'il soit dans un commissariat. L'idée que ce soit lui qui ait payé ma caution ne me venait pas à l'idée. Pourquoi ferait-il une chose pareille ?

- Bonjour Elias

Le saluais-je avec un léger sourire un peu crispé. La dame de l'accueil avait alors trouvé la bonne idée de m'appeler pour me rendre mes affaires.

- Une fête qui a mal tourné

Expliquais-je même si ce n'était pas tout à fait vrai. Je ne voulais pas qu'il me balance à Keziah. Cette dernière en faisait déjà beaucoup pour moi alors si en plus elle apprenait que j'avais passé un petit séjour en garde à vue.

No warning sign, no alibi

Un peu mal à l'aise je ne savais pas vraiment comment agir. Je me trouvais au sein d'un commissariat et c'était évident que je n'étais pas venu là pour porter plainte vu ma tête pas vraiment très reposé. J'avais peu dormi depuis que j'étais dans cette cellule, ce n'était pas vraiment très confortable et même si ma situation actuelle n'était pas luxueuse j'avais tout de même un lit convenable. Si Elias avait été mis au courant pour mon histoire, il n'en avait rien dit. Me saluant par ce surnom dont il avait l'habitude de m'appeler. Au début, j'avais un peu rouspété trouvant que cela me rendait encore plus enfantin mais j'avais fini par m'y habituer et surtout compris que c'était en quelque sorte affectueux. Après tout il aurait pu me surnommer "truc-muche".

- Ce ne sont pas vraiment mes "potes"...

Tout au plus des connaissances et encore, je ne savais même pas le nom des participants. Seulement celui qui m'avait payé et son ami dont c'était l'anniversaire. Tout me paraissait un peu grotesque après m'être retrouvé dans cette galère. La prochaine fois je refuserai ce genre de proposition, les jeunes étaient vraiment trop imprévisibles même en pleine fête. Puis au final, j'avais eu juste la moitié de mon prix à cause de l'interruption des flics. L'autre partie devait m'être donné après la soirée. C'était encore plus ennuyeux.

- Je ne dis pas non à un petit déjeuner...

J'avais hésité un peu avant d'accepter. Pas vraiment sûr que cela soit une bonne idée de rester avec Elias mais la faim qui commençait à me tirailler l'estomac était bien trop forte. Puis cela faisait combien de temps que je n’avais pas mangé des bons pancakes ? J'étais loin d'avoir des petits déjeuners consistants en temps normal alors ce n'était pas la police qui allait le faire. J'allai principalement au Starbucks d'à côté de chez moi, prendre un chocolat chaud et un truc à grignoter si j'avais assez d'argent sur moi.

- Tu as finis ou je t'attends dehors ?

Je ne voulais pas non plus l'empêcher d’effectuer son travail. Ou être un poids sur son épaule. C’était ainsi que je me sentais alors que certains policiers nous regardaient. Elias n’était pas n’importe qui et même si il était le colocataire de Keziah, il restait à level au-dessus de moi, voire plusieurs même.