Lust in its purest sin. (Minkyu)

Les derniers préparatifs d'une ligne de mode vient d'être finalisée et tu es debout dans ton bureau, les deux larges mains posées contre le bois sculpté. Tes yeux émeraudes fixent intensément la robe sur le mannequin. Tes yeux perçant qui ne manque aucun détail. Tu glisses les doigts contre le bois pour lentement marcher sur le côté et tu t'approches de la robe pour venir faire couler les fils de tissus entre tes doigts. C'est lent, comme geste. Tu testes la belle qualité qui coule sur ton derme jusqu'à remonter vers l'un des boutons pour observer comment il a été apprêté. Cousu. Tu veux faire sûr que tout est absolument parfait. Ton oeil de lynx ne manque jamais les détails et tu ne pardonne jamais le produit final bâclé. Lorsqu'on te donne le projet final : celui-ci doit être parfait ou c'est signe de renvoi, chez toi. Ils peuvent communiquer entre eux, se donner des conseils et des recommandations. Tu peux servir de critique même si tu ne vas jamais mâcher tes mots, mais lorsqu'on passe le produit final ici... Aucune erreur n'est pardonnée. Cela va donc de la récompense jusqu'au congédiement, dépendant de la finalité. Du jugement. Puis, tu viens derrière et tu inspectes chaque couche de la robe avant d'afficher un air assez satisfait. Le document affiche un saut approuvé et tu le referme avant de quitter le bureau. Il te suffit d'prendre ton chauffeur privé dans une bagnole que peu pourront même juste rêver de conduire et tu prends ton portable pour directement aller sur une application particulière. Ce soir : t'as envie de compagnie. Pas l'genre que tu veux qui reste durant la nuit à moins que ce soit pour le plaisir de la chose, mais sinon, non. T'es pas l'genre à dormir avec quelqu'un et encore moins avec un ou une prostitué.e. D'ailleurs, on te demande une préférence sur le service d'escorte et tu coches : peu importe. Tu t'en fiche, au fond. Tu veux seulement quelqu'un qui peut te satisfaire, signalant que tu peux être un peu brusque. Tu ne vas pas marquer quelqu'un comme une escorte pour différentes raisons : mais surtout celles légales. Tu ne veux pas de poursuite, qu'on remonte jusqu'à toi. Tu y vas donc un peu plus "smooth" avec eux. Ton but étant surtout de tirer ton coup en premier. Tu trouves ton compte plus... Particuliers ailleurs qu'avec cette application. Tu notes que le pourboire sera plus que conséquent à la personne qui saura te satisfaire. Soit un bonus de 200%. En gros tu offres 2 000 $ pour une course de 200 $ et ainsi de suite : 5 000 pour 500. Tout dépendant du taux de satisfaction et si tu ne l'es pas du tout tu ne paye pas, tout simplement. Alors tu arrives à ta villa et tu quittes la voiture pour entrer. Tu vas dans la douche. Le service t'as bien dit que quelqu'un serait là dans deux heures. Tu vas donc en profiter pour te doucher et faire à manger pour te remplir l'estomac, un verre de vin. Tu es assez détendu en terme de vêtements parce que tu es chez toi. En dehors on ne te verra jamais porter un jogging. Lorsque la porte signale l'alarme d'un invité, tu t'avances pour venir ouvrir. Tes yeux tombent sur un jeune homme. Obligé de baisser la tête. "- Entre" que tu commandes en te poussant pour le laisser faire.

Allongé sur mon lit, je lisais un livre racontant la vie d'un jeune procureur qui luttait pour mettre derrière les barreaux un député corrompu. Alors qu'il avait enfin trouvé une preuve compromettante, un tueur fut engagé pour éliminer le procureur. Ce dernier allait se faire tuer avant d'être miraculeusement sauvé par l'ange de la mort. Un marché fut conclu entre eux deux, et le procureur retourna alors dans le passé, lorsqu'il était étudiant. C'était vraiment une histoire fascinante, remplie de stratégie et j'étais curieux de savoir comment cela allait se terminer. Piochant un biscuit dans un paquet posé à côté, mon téléphone s'était mis à vibrer pour m'indiquer que j'avais reçu un message. La fête était terminée visiblement. Soupirant, je mettais mon bouquin de côté avant d'ouvrir le sms de l'application sur laquelle je m'étais inscrite pour avoir un peu plus de clientèle riche. J'avais en vérité un succès pas vraiment énorme mais je ne cherchais pas non plus à avoir une ribambelle de clients. Mon cul risquerait de ne plus me laisser m'asseoir. C'était la personne qui me "gérait" qui me fournissait les informations nécessaires quand il y en avait. Mais c'était bien la première fois que je lisais ce genre de consigne. Je ne savais pas vraiment si je devais en rire ou pas. Cela semblait tout de même sérieux et gagner 200% un paiement, c'était vraiment une aubaine. Cet homme devait assurément avoir plusieurs zéros sur son compte en banque pour être aussi exigeant. Mais je n'étais pas n'importe quel escort. Je pouvais me montrer docile si c'était ce qu'il voulait. Violent, c'était un peu plus compliqué car je n'aimais pas cela du tout. Je répondais simplement un "ok", notant ensuite sur un papier l'adresse où je devais me rendre. Il me restait encore du temps pour me préparer et y aller. Je retirai mes vêtements pour aller me glisser sous la douche, serrant les dents que l'eau froide coulait sur mon corps. Un jour, peut-être que le propriétaire fera quelque chose pour que j'ai de l'eau chaude. Je ne restai pas longtemps, n'ayant pas envie de tomber malade non plus. Une fois séché, j'allai chercher une tenue adéquate. Une chemise blanche me paraissait bien, la laissant déboutonné de quelques boutons et un pantalon noir en cuir qui faisait ressortir mes fesses. Je n'en avais pas des masses alors autant les mettre en valeurs. Je me coiffais ensuite rapidement, essayant de dompter les quelques mèches frissées récalcitrantes. Je me regardais une dernière fois dans le miroir, vérifiant que tout était parfait. Nickel. J'appelais un taxi, l'attendant ensuite en bas de l'immeuble. J'étais un peu nerveux car je ne connaissais pas ce client. J'espérais ne pas tomber sur un mec tordu. Soufflant pour me déstresser, j'apercevais mon chauffeur et montait dans la voiture tout en donnant l'adresse qui se trouvait dans le quartier de Queen-Anne. J'y allait peu souvent dans celui-ci, généralement c'était Magnolia pour les plus aidés avec qui j'avais eu affaire. Cela ne faisait que renforcer le sentiment que la personne que j'allai voir était un millionnaire, au moins. Je n'étais pas impressionné cela dit, ma famille n'était pas à plaindre. Du moins, si on pouvait l'appeler ainsi. Je n'en avais plus vraiment depuis que je m'étais enfui de chez moi, de l'enfer dans lequel j'avais vécu toutes ces années. J'étais en quelque sorte tomber dans un autre.
Le taxi s'était arrêté devant une villa qui puait le luxe. Je payais le chauffeur avant de descendre, me laissant seul dans la nuit et cette immense demeure.

- Allez Minkyu. Pense à l'argent que tu vas gagner... !

Je m'encourageais tout seul, inspirant un grand coup avant de m'avancer pour sonner. La porte n'avait pas tardé à s'ouvrir pour laisser place à un homme, grand et beau. Wah. Trop de charisme dans un seul corps. J'avalais difficilement ma salive et reprenait mes esprits, entrant dans la maison. Je regardais autour de moi, notant que le propriétaire avait bon goût en matière de décoration. Mais je n'étais pas venu jusqu'ici pour discuter papier peint.

- Que puis-je faire pour vous monsieur Lindström ?

Ce nom m’était familier maintenant que je le prononçais à voix haute. Surement est-ce que j'avais lu dans un magazine ou autre si c'était un millionnaire célèbre. Je n'étais pas vraiment à la page depuis mon changement de vie.

Lorsqu'ils viennent ici, ils sont payés pour aimer le luxe et ce que tu leur présente. Une quelconque remarque sur le sujet risque plutôt de les forcer à quitter ta demeure illico. Tu te fiche de la température extérieure. S'il doit neiger, pleuvoir, venter. La personne va se retrouver aux grilles de ta demeure sans plus aucune considération de ta part. Lorsque tu payes pour les services de quelqu'un tu t'attends forcément à ce que le service soit assez irréprochable. Tu leur fais déjà une fleur en ne leur infligeant pas tout ce que tu désires au fond d'toi, donc... ! Tu avises le joli minois asiatique qui apparaît sur le bas d'ta porte lorsque tu viens ouvrir celle-ci. C'est clairement celui que tu attends avec l'agence. Il suffit de voir l'éclat dans ses yeux pour comprendre qu'il n'a pas tellement envie d'être là. Toutefois, tu prends un oui clair. Lorsqu'on travaille pour ce genre d'entreprise, c'est qu'on le veut, non ? Malgré tous les défauts que tu possèdes ce n'est clairement pas dans ceux-ci de forcer la main à qui que ce soit. L'homme devant toi doit faire au moins une dizaine de centimètres de moins que toi et tu as un petit sourire en coin quand tu te retires légèrement d'la porte afin de lui laisser le chemin d'entrée disponible. - Que puis-je faire pour vous monsieur Lindström ? Curiosité qui est piquée, tu te retires calmement en marchant vers la cuisine où il y a encore ta coupe de vin qui y traîne et tu attrapes le pied de verre entre trois doigts afin de le porter à tes lèvres pour en boire une gorgée. "- Tu es là, tu connais mon nom de famille... Alors j'imagine que tu es au courant pour la prime quant à cette soirée ?" Ce serait idiot que ce ne soit pas le cas. "- Dis moi tes conditions et limites. Je paye, mais je ne suis pas inhumain malgré quelques bouches un peu tordues et sales qui osent prétendre le contraire." Tu sais bien que tu profites de son corps, mais c'est lui qui le vend et t'es du genre à abuser des bonnes choses, donc ! Toutefois, tu veux connaître ses limites afin de ne pas les dépasser. C'est uniquement une question de bien se sentir à l'intérieur de soi-même, mais aussi afin d'éviter de potentielles répercussions judiciaires. Ne sait-on jamais ? "- Tu veux quelque chose à boire ?" Tu pourrais lui sauter dessus comme un lion affamé sur un morceau de viande, mais il y a quelques fois où l'envie de jouer avec ta proie semble être ce qui t'amuse et ce soir c'est un peu ça. Autant rendre l'agréable à tout ceci encore plus avec un peu d'alcool. Dans les bouteilles les plus chères au monde. Sûrement que le jeune homme ne pourra plus jamais avoir l'occasion de remettre sa bouche sur un liquide aussi onéreux ?

Pour l'instant je ne savais pas vraiment quoi penser de cet homme. Pour sûr il sentait à des kilomètres la richesse et le montrait par tous ses pores. Ce n'était toutefois pas le premier riche que j'allai devoir satisfaire mais c'était tout de même le seul à avoir mis des conditions dans le "contrat". Cela me ferait chier de m'être pointé ici et de repartir bredouille, autant le dire. Alors je devais prendre sur moi et jouer le jeu. Autant ne pas perdre du temps inutilement et lui demander ce qu'il voulait. Parfois cela leur faisait plaisir qu’on les appelle par leur nom de famille. Surtout les personnes imbues d'elles-mêmes. Est-ce que cela allait fonctionner avec celui-ci ? En tous les cas il n'avait pas montré de mécontentement. Je le suivais de quelques pas dans sa cuisine. Je me demandais s'il faisait vraiment à manger ou si c'était quelqu'un qui lui préparait ses repas.

- Oui je suis au courant.

Il pensait que j'étais le voisin d'à côté venu sonner à sa porte parce que je m'ennuyais ? J'étais tranquille chez moi, en plein dans un roman avant que je sois dérangé parce que je correspondais à ce que cet homme voulait. Ou plutôt j'étais le seul escort assez dérangé pour suivre des conditions bizarres. Celle qui faisait le lien entre moi et les clients de l'application le savait très bien. J'avais besoin de thunes. J'avais légèrement froncé les sourcils ensuite. C'était censé me rassurer ? J'aurai dû taper son nom sur internet avant de me lancer dans cette aventure. Qu'il y ait des rumeurs que c'était un homme sans coeur ce n'était guère rassurant. Je ne laissais toutefois rien paraître sur mon visage, affichant un sourire faussement reconnaissant pour son intérêt envers mon confort. C'était cependant vrai, qu'il pourrait s'en foutre royalement de ce que je désirais pas et me faire subir les pires sévices sexuels.

- Je refuse de vous frapper

Commençais-je en levant un doigt comme pour commencer une énumération. C'était au-dessus de mes forces de faire du mal à quelqu'un. Même si c'était voulu pour ce dernier. Je n'avais aucune envie de faire subir à d'autres ce que j'avais vécu, volontaire ou pas.

- Pas de blessures physiques

Continuais-je en levant un deuxième doigt. Cela paraissait évident et c'était même plus ou moins inscrit dans la charte que les clients signaient. J'avais eu plus de problèmes via un autre biais dans ce boulot avec des gens, qui pensaient que j'étais aussi un punching-ball vivant. Je levais ensuite un troisième doigt.

- Et je ne pratique ni la scatophilie ni l'urophilie.

C'était toujours bon de le préciser. Je n'étais jamais tombé sur ce genre de délire mais je n'avais pas du tout envie de me lancer dans cette expérience. C'était tout ce que j'avais comme conditions et limites qui me venaient à l'esprit - on ne m’avait jamais posé la question. Je devrais peut-être y réfléchir posément plus tard et l'écrire sur un papier. Mon interlocuteur n'était cependant pas prêt à passer à la suite, me demandant ce que je voulais boire. Est-ce qu'il m'avait fait venir simplement pour lui tenir compagnie et papoter ? Cela m'étonnerait fort, il n'avait pas du tout la même aura que Virgil. A moins qu'il cherchait à s'amuser avant, ce qui était fort possible aussi. Il n'était pas le premier à vouloir me souler juste avant. Soit, j'allai faire de mon mieux pour le titiller aussi.

- Ce vin m'a l'air parfait

Soufflais-je avec un sourire innocent et tendit ma main pour prendre son verre qu'il tenait entre ses doigts, avant de le porter à mes lèvres. Sans surprise, il l'était. Je reconnais un bon vin par l'éducation que j'avais eu. C'était le seul côté positif des soirées ennuyantes auquel j'avais assisté : la nourriture et l'alcool. Mais depuis que j'avais tout laissé derrière moi, rare était les moments où je goûtais quelque chose de luxueux. Cela devait se voir à mes yeux qui s'était mis à briller.

Tu es le genre à prendre ce que tu veux. On te dit rarement non, mais tu manipules aisément les gens pour les obtenir. Tu peux te montrer très charmant, très avenant et charismatique pour brûler les soupçons d'autrui. Rentrer dans leur tête et devenir le diable dans leur vie. Tu es là pour les empoigner entre tes longs doigts et les broyer comme des insectes. C'est souvent comme ça que tu vois les gens, sans aucune réelle once d'empathie pour qui que ce soit. Il existe des exceptions comme ta soeur. C'est là qu'on a exposé le fait qu'il est impossible que tu sois un sociopathe puisque tu arrives à éprouver du remord et de l'empathie pour quelqu'un d'autre, mais le côté faible de la choses et comment tu traites autrui jusqu'à n'avoir aucune honte ni sentiment pour t'en prendre à des gens, même sans défense... Ça penche plus sur le côté psychopathe, mais disons que tu tiens ça de ton propre père. Père qui est sur son lit d'mort et tu t'en contrefou carrément. Même que tu t'es promis de prendre une bouteille de champagne au-dessus de 1000 dollars et d'aller pisser sur sa tombe le moment venu ! Le jeune homme qui pénètre dans ta villa est assez... Jeune, justement, à moins que ses traits asiatiques ne te trompe. - Je refuse de vous frapper Tu affiches un petit sourire en coin de tes lèvres. "- De toute manière, quiconque me frappe va rapidement s'en mordre les doigts. Ce n'est pas mon... Kink, ce genre de chose. Je laisse ça au maso de ce monde." Tu pivotes légèrement sur tes pieds pour te rendre dans la cuisine où tu t'occupes de verser le vin dans les coupes, redressant un oeil attentif sur le nouveau venu. "- Je peux faire avec ça. Tu acceptes des marques qui disparaissent au cours de la soirée ? Comme lorsqu'on mord, mais pas trop fort ?" Tu veux savoir quelles sont les limites de ces "blessures physiques" dont il parle. "- Ne t'inquiète pas, je ne prendrais pas un couteau pour m'amuser sur toi." Même si tu peux le faire sans aucun problème, mais puisque c'est une limite à ne pas franchir tu ne le fera pas. - Et je ne pratique ni la scatophilie ni l'urophilie. "- Encore heureux. Je ne vois aucun intéret de te couvrir de mes déchets à moins que ce soit pour t'humilier. Dans le domaine sexuel ça n'a absolument aucun attrait pour moi." Il prend la coupe et l'observe. "- Bien sûr qu'il l'est" avais-tu répliqué comme simples mots alors que tes émeraudes continuent d'étudier ses expressions jusqu'à percevoir le reflet d'étincelle dans ses billes foncées et tu portes la coupe à tes lèvres. Tu pourrais juste te soulager là maintenant, en faire la pute qu'il est et te servir sans aucune considération pour sa personne et le jeter comme un mouchoir... Mais en fait, tu t'amuses parfois à manipuler tes escortes pour en savoir plus sur eux et surtout parce que ça te permet certaines armes entre tes mains pour pouvoir dévier, parfois. Aller chercher encore plus dans tes jeux parfois sordides. Tu bois une autre gorgée, faisant entendre le son du verre en tapotant légèrement dessus du bout de l'un de tes ongles. "- Tu viens soit d'une famille riche, soit tu as côtoyé beaucoup de riches, n'est-ce pas ?" Il suffisait qu'un fin connaisseur de vin reconnaisse la valeur de celui dont il a trempé les lèvres pour le reconnaître. "- Tu as d'autres demandes ou restrictions ?" Parce que c'est le temps d'y penser et de t'en faire part avant qu'il ne soit trop tard. "- Sache seulement que si tu me dis non, le contrat sera annulé. Je respecterais ton non, mais ainsi il n'y aura aucun argent d'envoyé." Puisque c'est un bris. "- Sens toi bien libre de partir quand l'envie te prend. Ce n'est pas une prison." Même si, au fond, certaines personnes peuvent le sentir comme ça avec toi, mais chez toi ce sont tes règles et tu vires quiconque te tape sur le système.

Je ne savais pas à quel genre d'homme j'avais affaire, alors j'étais soulagé de savoir qu'il n'était pas un masochiste caché. Cela me mettrait vraiment mal à l'aise de devoir frapper quelqu'un. Même pour de l'argent je refuserai de faire une telle chose. Mon corps était déjà bien assez sali comme cela, inutile de rajouter du sang en plus dessus. J'avais hoché la tête, satisfait et continuait dans ma lancée, avec ce qui me passait par la tête. Je ne savais pas trop où voulait aller ce type mais autant en profiter pour mettre le plus de limites possibles.

- J'imagine que ça peut le faire oui

Mes autres clients ne s'étaient pas gênés pour le faire alors je ne voyais pas pourquoi je refuserai cela à celui qui se trouvait en face de moi. J'ignorais s’il était sérieux au sujet des couteaux alors me préciser qu'il comptait ne pas s'en servir sur moi, et bien on pouvait dire que c'était une bonne nouvelle. Ce type était quand même flippant mais il avait une bonne somme d'argent à me donner à la fin.

- Je préférais demander, je sais que c'est une pratique qui se fait

Pas chez moi ni chez mon client du soir visiblement. Mais encore une fois, j'avais bien senti qu'il était capable en revanche de le faire pour humilier quelqu'un. Venant d'une personne riche, je n'étais pas si étonné que cela en fait. Je n'avais pas fini comme un sale gosse, j'en avais fréquenté bien assez pour me dire que je ne voulais pas devenir ainsi. Aussi con et imbus d'eux-même. En même temps, j'aurai mal vu mon père accepter que je devienne comme ça sans rien dire. Il ne m'aimait déjà pas avec mon caractère actuel alors si en plus je lui avais répondu.

- Vous n'êtes pas le premier à me payer des verres hors de prix

Rétorquais-je avec un demi-sourire. Ma réponse n'était pas totalement fausse. Il y avait bien des clients qui m'offrait du bon alcool mais c'était surement le meilleur que j'avais entre les mains maintenant. Mon regard n'avait visiblement pas échappé au jeune homme. Je devrais probablement me montrer plus prudent. Je ne désirai pas que mon identité soit découverte, raison pour laquelle je ne donnais que mon prénom lorsqu'on me posait la question. Reposant le verre sur le meuble je réfléchissais un instant à la demande, et secouai la tête.

- Rien d'autre ne me vient mais je suppose que je peux supporter tout le reste

Déclarais-je en levant mon regard vers celui de mon interlocuteur. Ce dernier m'expliqua à nouveau que si je disais non, je ne serai pas payé. C'était assez frustrant en vérité et je me pinçai les lèvres une seconde. La vérité c'était que j'avais besoin d'argent pour vivre et si Rainer me permettait de le faire quelques jours sans avoir besoin de voir d'autres clients je serai fou de me tirer maintenant. Qu'est-ce qu'il pouvait me faire de plus de toute façon que ce que j'avais déjà interdit ? A par me mordre, mais ce n'était pas vraiment désagréable en soit comme sensation ensuite. Reprenant mon verre, je le levais dans sa direction pour le faire sonner contre celui de mon hôte.

- Un contrat est un contrat. Quel escort je serais si je m'enfuyais ? Vous pourriez ruiner ma réputation et je n'aurai alors plus de clients.

Lançais-je avant de boire une gorgée. Et puis, si j'avais le droit de consommer du bon vin je n’étais pas totalement perdant.