Who do you think you are ? ((Rainer & Archie))

Son majeur se lève en direction du type auquel il tourne le dos, un imbécile qui ne tiens plus debout et qui espérait pouvoir entrer au Red Loop. Il aurait pu, certes, mais son état est déjà bien avancé en terme d’alcoolémie et il y a fort à parier qu’il ne se serait pas tenu tranquille. Ce n’est pas son job d’empêcher untel ou untel de rentrer, lui n’est que barman mais il l’a repéré sur le parking, avant même qu’il n’arrive à l’entrée alors il a anticipé. Il n’a aucune idée de s’il va quand même essayer d’entrer, s’il va réussir, mais tant pis. Archie n’a eu qu’à gérer un petit service de début de journée et lorsqu’il quitte le club, il ne traîne jamais très longtemps devant. Pas qu’il n’aime pas, c’est même tout l’inverse, il adore y travailler mais il aime aussi ne pas y être enfermé. D’autant plus que comme il est encore tôt, il sait très bien à quoi il va occuper le restant de son après-midi. Sa bécane l’attend et après avoir enlevé les cadenas et enfilé son casque, il fait vrombir le moteur pour aller il ne sais où.


Et c’est tout ce qu’il aime, se laisser porter par le vent, laisser le hasard et l’intuition décider du chemin à prendre. Il a passé trois grosses heures à rouler à vive allure avant de prendre la décision de faire demi-tour pour retourner à Seattle. Il a ainsi pu se vider l’esprit et dieu sait à quel point il en a besoin maintenant qu’il sait qu’il a un frère jumeau dont il n’avait information. Il ignorait son existence, tout comme Sven ne savait pas qu’il existait. Et dire qu’il l’avait pris pour un usurpateur… Il sort de ses pensées quand le feu passe au vert et même s’il était dans la lune quelques minutes, il sait qu’il n’est pas en tort quand une voiture lui coupe le chemin pour passer devant lui, de façon plutôt dangereuse même, manquant de le faire tomber. « Connard ! » Mais son casque l’empêche probablement de se faire entendre, ce qui le pousse à suivre cette grosse bagnole qui semble de croire tout permis sous prétexte qu’elle doit coûter plus cher que sa moto. Sa main tourne la poignée d’accélération et lorsqu’il se trouve du côté de la portière conducteur, son pied quitte le repose-pied sur lequel il est posé pour venir donner un coup de pied dans la tôle de la caisse, sa main relevant la visière de son casque. « Tu vas me faire croire que tu m’as pas vu ? » Comme ces cons qui font semblant de ne pas voir les gens qui traversent alors qu’il fonce avec leurs voitures de merde.

Archie était loin d'être un conducteur exemplaire. Il se croyait bien trop souvent intouchable et immortel, parce que ses nombreux accidents ne lui ont toujours laissés que de légères blessures mais même s'il a tendance à exagérer sur la vitesse, il ne le fait jamais en pleine ville. Pas que ça soit un exploit mais il estime que, sur les grandes autoroutes, il est moins susceptibles de faire des dégâts, comme renverser quelqu'un par exemple. Mais à côté de ça, certaines personnes se pensent suffisamment importantes pour oser mettre les autres en danger sans prendre la peine de s'excuser. Enfin, pour ça, encore fallait-il que ce soit fait intentionnellement. Et au vu de la voiture qui manque de lui foncer dedans, il peut mettre sa main à couper que le conducteur doit s'en battre les couilles comme de l'an 40. "- Tu méritais que je te vois dans cet accoutrement basse couture, peut-être ?" Un rire lui secoue les épaules sous son casque, alors qu'il observe la tête du mec. Ouais, c'est écrit sur sa gueule qu'il se pète plus que la moitié de la ville. Et en quoi est-ce qu'il est légitime de le faire ? Probablement rien. « Bien une répartie de sale riche ça, à tacler sur le physique ou les fringues. » C'était une jolie preuve que la tenue ne rendait pas la personne meilleure. C'était même tout l'inverse, ils avaient beau être bien sapés, ils étaient moches intérieurement. Hideux même. "- J'ai visiblement mieux à faire que toi, donc barre toi d'mon chemin, petit. Mais abîme ma voiture et je te poursuivrais jusqu'à te faire cracher tout ce que tu possèdes. " Ses sourcils se haussent alors qu'il observe la fenêtre lui couper la vue. Pas un mal, cela dit, mais sa menace le titille et ouais, aucun doute qu'il a envie de voir si c'est une grande gueule ou si il a suffisamment de couilles pour l'assumer. Alors c'est sans la moindre surprise qu'il le suit, restant un peu en retrait, derrière lui, pour qu'il évite de donner un coup sur le côté qui pourrait le faire tomber. « Oh, et pollueur par-dessus le marché. T'as littéralement rien pour toi. » C'était sans doute une mauvaise idée de chercher les gens comme ça mais personne ne l'avait suffisamment marqué pour lui donner envie d'arrêter et ça n'allait pas commencer maintenant.

Comment ce genre de personne pouvait exister ? Ouais, pour Archie, il faisait bel et bien parti de ceux dont il était préférable d'éradiquer l'existence pour le bien être et le bon fonctionnement du monde. On ne pouvait que mieux se porter avec des gens pareils en moins. "- Parce qu'en plus t'es complètement stupide et aveugle ? Il faut que je vienne faire ton éducation sur le style de bagnole que je suis entrain de conduire ? Ce serait bien d'éduquer ta petite tête, non ? Je tâcle sur quoi je veux. J'en ai rien à foutre que ça heurte ta petite sensibilité d'adolescente." Sous son casque, un rire franc glisse hors de ses lèvres et lui secoue les épaules alors qu'il penche la tête, un sourire presque compatissant venant remplacer cet éclat de rire qui n'a duré que quelques secondes. « Crois-moi, je ne porte pas assez d'intérêt aux gens comme toi pour que tu puisses heurter ma sensibilité, comme tu dis. T'as pas autant de pouvoir que ce que tu crois, que tu roules en grosse bagnole ou non. » Mais le fait qu'il s'en vante n'était qu'une preuve de plus que l'argent rendait on ne peut plus con. Méchant, mesquin, il y avait un tas d'adjectifs capable de définir ce genre d'énergumène. Il faudrait un spray pour ce type de nuisible. Peut-être que c'est un business à développer finalement. Une contribution pour la société. Une bonne action. Et c'était malheureusement mal connaître Archie que de penser que ça suffirait à l'arrêter. Non, c'était tout l'inverse, ça ne faisait que le pousser à continuer. Et si chercher la merde est quelque chose qui le passionne en général, là, il n'est pas le moins du monde fautif étant donné que ce con est celui ayant manqué de le faire voler sur la route avec sa conduite merdique. "- Déjà, j'aime pas m'répéter ducon. Renseigne toi sur le style de bagnoles que c'est. C'est électrique et environnemental... Comment vous dites déjà... Éco-friendly ? Si tu voyais ma barraque elle est entièrement au dernier cri environnemental. Donc avant d'juger toi aussi, j'te conseille d'te la fermer. Visiblement tu sais même pas d'quoi tu parles, t'as juste une grosse gueule. On devrait y enfoncer quelque chose pour t'empêcher de dire des conneries aussi stupides." Il arque un sourcil, l'écoutant alors qu'il croise les bras contre son torse, pas réellement touché par ses menaces. Si tant est que ça en soit. « Et ? Tu t'attends à recevoir une médaille parce que tu fais attention à la planète ? Je suis pas Greta Thunberg, tu peux remballer ton discours d'écologiste en carton. » Puis il n'en avait rien à cirer que sa voiture soit une électrique et que sa baraque soit équipé des dernières technologies vertes. Lui-même n'y fait pas attention mais puisque ça a suffit à le piquer... Ses paupières se plissent quand il le voit sortir de sa voiture pour s'approcher de lui. Il enlève son casque, lui permettant ainsi de pouvoir découvrir son visage, tout comme de voir qu'il ne lui fait pas peur. Manquerait plus que ça, tiens. "- T'as encore des choses à dire qui ne font pas de sens ou juste... L'hypocrisie de tâcler sur quelque chose alors que tu le fais toi-même sans connaissance ?" Sans connaissance peut-être, mais parce qu'il ne cherche pas à s'instruire sur le sujet. Cette planète est vouée à l'échec, peu importe à quel point on fait tous attention à son empreinte éco du jour au lendemain. Foutu pour foutu, il ne va pas se priver. « C'est quoi ça, au juste ? Une tentative d'intimidation ? Ca marche peut-être sur les autres mais tu peux te la carrer au fond du cul si tu penses que le fait que tu sois grand me fait peur. » Il lui sourit, faussement évidemment. « Entre nous, je préfère cent fois être hypocrite plutôt que de trouver ça normal de quasiment renverser quelqu'un. Au moins, j'ai la décence de pouvoir me regarder dans un miroir. » S'il l'a fait avec lui, qui sait combien d'autres personnes il a pu manquer de tuer avec son inconscience ?

"- Alors pourquoi tu t'emmerdes à m'répondre si tu n'aimes pas autant perdre ton temps avec les gens comme moi ? T'es assez contradictoire. Faudrait sérieusement savoir ce que tu veux." A quel moment est-ce qu'il a dit qu'il n'aimait pas perdre son temps avec ce genre d'énergumène ? Bon, c'est un fait, personne n'aime ça mais si ça peut l'emmerder lui un peu, alors il est gagnant dans l'histoire. Archie n'a rien à faire là alors disons que ça lui fait passer quelques minutes. "- Tu trouves qu'une médaille m'irait bien ? J'trouve aussi. J'suis beau avec de l'or, faut dire." Il grimace en le voyant chipoter à sa cravate et il hausse finalement les épaules, pas le moins du monde convaincu par ce qu'il avance. « Je suis pas du genre à tacler sur le physique, je trouve ça petit et bas, mais j'en pense pas moins. »  Il était loin de l'être à ses yeux, beau et c'était grandement influencé par sa façon d'être. Son côté méchant et connard le rendait moche à ses yeux et probablement aux yeux de beaucoup d'autres personnes. Et le fait qu'il tente de l'intimider en sortant de sa bagnole n'arrange rien à son cas, malheureusement. "- Oh si j'avais voulu t'intimider ce serait bien pire que ça, crois-moi. Et ça, ce n'est pas une menace.. C'est une promesse." C'est un rire franc qui lui échappe cette fois quand il entend cette réplique ridicule qu'on peut entendre à la télé ou au cinéma. Il n'a pas été la chercher loin celle là. « D'accord Vin Diesel, si tu le dis. » Il ne peut qu'attendre de le voir mettre sa promesse à exécution, du coup. Il en avait côtoyé des grandes gueules, qui te sortent tout un baratin sur ce qu'ils vont te faire pour finalement ne plus donner de signe de vie ensuite. Il lui en fallait plus pour l'impressionner. "- Je suis magnifique dans un miroir. J'ai aucun problème à m'admirer pendant des minutes et des minutes. Félicitation, tu t'es trouvé un nouveau défaut sur lequel passer des excuses. Tu te sens un peu plus grand maintenant dans tes pompes ?" Ouais, ce mec avait un égo surdimensionné. Aucun doute là-dessus. Même beaucoup trop gros pour ce qu'il était réellement. "- J'ai aucune honte de dire que j'suis égoïste comme t'es hypocrite. Ainsi va la vie. Mais j'me sali pas les mains pour quelqu'un comme toi. Ça équivaut à se mettre la main dans d'la merde." Il lève les yeux au ciel face à son regard de dégoût, pas le moins du monde touché par son dédain. « Pas de chance pour toi, je sais ce que je vaux et tu prétends ne pas te salir les mains pour des gens comme moi mais t'es quand même sorti de ta caisse prêt à en découdre. C'est toi qui sait pas ce que tu veux. » D'autant plus qu'il est persuadé qu'en continuant de le chercher un petit peu, il pourrait finir par lui donner envie de lui en coller une. Il pourrait faire en sorte qu'il lui en colle une et ainsi contredire ses propos. "- J'ai mieux à faire. Tu ne vaux clairement pas d'mon temps." Archie fait ronronner le moteur de sa bécane, remplaçant ses dernières paroles par le bruit du moteur, couvrant sa voix énervante au possible. « Mais j'ai quand même réussi à t'en faire perdre un peu. Contradictoire pour quelqu'un qui prétend ne pas avoir de temps pour les gens comme moi. » Il l'observe récupérer son sac de courses dans sa bagnole, son regard descendant sur ses pneux qu'il aurait bien l'envie de crever une fois qu'il aura le dos tourné. Bon, il saura que c'est lui, mais soit. « Pendant que t'es là bas, profites-en pour acheter un stock de carottes. Paraît que ça rend aimable et t'en a bien besoin. » M'enfin, il faisait parti des gens croyant au karma et les gars comme celui là finissait toujours par devoir y faire face un jour ou l'autre de toute façon.